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Titre Mettre en contact plutôt que mettre à distance le monde sensible. Pour une épistémologie écoféministe du toucher
Auteur Anna Berrard, Anaïs Choulet-Vallet
Mir@bel Revue Tracés
Numéro no 42, 2022/1 Sans contact
Rubrique / Thématique
Proposition
Page 97-122
Résumé Dans cet article, nous choisissons de mettre en commun nos travaux sur le toucher et l'écoféminisme afin de proposer une réflexion épistémologique sur ce sens. Nous étudions les conséquences de la politique de la mise à distance sur l'expérience sensible et, par conséquent, les manières de se réapproprier le contact au moyen du toucher. À partir d'une grille de lecture écoféministe et d'une critique du « visiocentrisme » (terme que nous définissons à cette occasion), nous questionnons la manière dont les procédés de mise à distance structurent nos paradigmes scientifiques et nos représentations sociales, donc nos actions. À travers l'exemple filé de l'endométriose et des conditions d'exercice du soin, nous interrogeons les paradoxes de l'expérience sensible en contexte productiviste et patriarcal, en développant les concepts de « travail sensible » et de « toucher sans contact ». Enfin, nous soulignons les potentialités épistémologiques et politiques radicales d'un toucher écoféministe, qui permettrait, d'une part, de multiplier les sujets de connaissance et, d'autre part, de proposer des théories alternatives sur la compréhension du monde social.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais In this article, we brought together our researches on the sense of touch and ecofeminism to introduce a new epistemological approach to this sense. We study the consequences of the politics of distancing on sensitive experiences and the possibilities of reclaiming contact through touch. Using an ecofeminist and a critical visiocentric conceptual grid, we question how “distancing” structures our scientific paradigms, social representations and, therefore, our actions. Through the extended example of endometriosis and care practices, we discuss the paradoxes of sensitive experience in a production-driven and patriarchal context through the development of concepts such as “sensitive work” and “touch without contact”. Eventually, we underline the epistemological and radical political possibilities of an ecofeminist sense of touch which could, on the one hand, multiply epistemic agents and, on the other hand, introduce renewed and alternatives understandings of the social world.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/traces/13843