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Titre Divorcer au Maroc n'est pas toujours une affaire de couple
Auteur François de Singly, Touria Houssam
Mir@bel Revue Recherches Sociologiques et Anthropologiques
Numéro vol. 53, no 1, 2022 Varia
Page 27-49
Résumé Au Maroc certaines personnes qui se séparent affirment vouloir quitter le conjoint notamment du fait que leur vie conjugale et personnelle est empiétée par les interventions d'une des belles-familles. Ces divorces ont une “composante communautaire”, au sens de la théorie de Tönnies. Le “je” individualisé des conjoints doit composer avec les rappels à l'ordre venant des lignées familiales. Avec le mariage les femmes changent, ou devraient changer, de lignée, en se soumettant à ce que demande la famille du mari : par exemple en arrêtant leurs études ou leur activité professionnelle. Dans certains couples, un des conjoints supporte mal cette trop faible autonomie de leur vie conjugale. Résultant de la domination masculine, ce rapport inégal entre les lignées du mari et de l'épouse peut se transformer en plainte d'ordre psychologique. Des femmes se plaignent que le mari est trop faible psychologiquement puisqu'il ne résiste pas aux injonctions de sa lignée concernant leur style de vie conjugale. C'est ainsi que certains des divorces marocains naissent d'une tension entre des individus qui revendiquent le pouvoir de décider de leur vie, conjugale et personnelle, et un environnement familial qui le leur refuse.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais In Morocco, some people who separate claim that they particularly want to leave their spouse because their conjugal and personal life is encroached upon by the interventions of one of their in-laws. These divorces have a “community component”, in the sense of Tönnies' theory. The individualised “I” of the spouses has to deal with the calls to order coming from the family lines. With marriage, women change, or are supposed to change, their lineage by submitting to the demands of the husband's family : for example, by stopping their studies or their professional activity. In some couples, one of the spouses finds it hard to put up with the diminished autonomy of their conjugal life. As a result of male domination, this unequal relationship between the husband's and wife's lineage can turn into a psychological complaint. Women complain that the husband is too weak psychologically because he does not resist the injunctions of his lineage concerning their marital life style. Thus, some Moroccan divorces arise from a tension between individuals who claim the power to decide on their marital and personal life and a family environment that denies them this.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/rsa/5268