Titre | Des usages néolibéraux de Spinoza : les cas du développement personnel et de la philosophie du management | |
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Auteur | Vincent Mariscal | |
Revue | Astérion | |
Numéro | no 27, 2022 Critique et sciences sociales | |
Rubrique / Thématique | Varia |
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Résumé |
Cet article concerne des usages spécifiques de la pensée de Spinoza, étudiés à travers une sélection d'ouvrages concernant le développement personnel et la philosophie du management. Ces textes donnent lieu, par un discours de vérité et d'autorité, à la formulation d'un spinozisme justifiant, philosophiquement, les idéaux types du néolibéralisme et faisant de Spinoza le père de ce modèle social, politique et économique. Ainsi, d'une part, les auteurs veulent convaincre les individus qu'ils doivent se concentrer sur leurs affects, en postulant que le bonheur et la liberté ne peuvent être atteints que par un travail sur soi. D'autre part, cela signifie minimiser l'influence d'une extériorité sociale qui est, pourtant, cruciale dans la philosophie spinozienne. Cet article étudie ce qui a été retenu du corpus spinozien, pour le faire correspondre au néolibéralisme et mettre en œuvre ces pratiques du développement personnel et de la philosophie du management. Nous pointons, aussi, les limites de cette interprétation singulière de Spinoza, tout en nous questionnant sur la pertinence de ce type d'adaptation de sa philosophie à l'époque contemporaine. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
This article is about specific uses of the thought of Spinoza, studied through a selection of books concerning personal development and philosophy of management. Through a discourse of truth and authority, these texts give rise to the formulation of a Spinozism that philosophically justifies the ideal types of neoliberalism and make Spinoza the father of this social, political, and economic model. Thus, the authors want to convince individuals that they must concentrate on their affects, by postulating that happiness and freedom can only be achieved by working on oneself. However, this means minimising the influence of a social exteriority that remains crucial to Spinozian philosophy. This article studies what has been retained from the Spinozian corpus, to make it correspond to neoliberalism and to apply these practices of personal development and philosophy of management. We also point out the limits of this singular interpretation of Spinoza, while questioning the relevance of this type of adaptation of his philosophy to contemporary times. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://journals.openedition.org/asterion/8745 |