Titre | La route, « produit de son entretien ». Analyse du traitement de la question routière au XIXe siècle par les Ponts et Chaussées | |
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Auteur | Paul Lesieur | |
Revue | Flux | |
Numéro | no 129-130, 2022/3-4 | |
Page | 76-89 | |
Résumé |
Cet article se propose d'analyser les débats scientifiques qui accompagnent la mise en place du réseau routier français au cours du XIXe siècle sous la direction des Ponts et chaussées, à partir de l'étude de leur revue technique depuis sa première parution en 1831 jusqu'à l'irruption de l'automobile qui bouleverse les techniques routières. Depuis les années 1820, une politique de rénovation routière est menée à l'échelle nationale avec pour but non seulement de réparer, mais surtout de garantir sur le long terme la conservation des routes, grace à la mise en place du macadam et de l'institution des cantonniers. Jusqu'en 1850, les ingénieurs débattent donc âprement des gestes que ces ouvriers doivent réaliser quotidiennement. Ils cherchent également à déterminer la formule mathématique qui relie l'usure ordinaire de la chaussée à la circulation, pour décider la répartition des crédits à partir de critères objectifs. L'ampleur des débats s'atténue ensuite et la recherche se focalise sur la définition de l'équation, en incorporant dans le calcul les propriétés du matériau utilisé. La science routière connaît une nouvelle audience à partir de 1880 autour des problèmes liés à la densité de la circulation urbaine. Son coût prohibitif pour les villes montre les premières limites du macadam. Au tournant du siècle, une grande enquête nationale invalide les équations utilisées pour estimer les frais d'entretien, réduisant à néant l'espoir de bâtir une science des routes autour de ce revêtement. Ainsi, tout au long du XIXe siècle c'est autour de la question de sa maintenance que les ingénieurs cherchent à ériger la science des routes, concevant la route comme le produit de son entretien. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
This article analyses the scientific debates that accompanied the development of the French road network during the 19th century under the direction of the Ponts et Chaussées, based on the study of their technical journal from its first publication in 1831 until the arrival of the automobile, which disrupted road techniques. Since the 1820s, a nationwide policy of road renovation has been pursued with the aim not only of repairing, but above all of ensuring the long-term preservation of the roads, thanks to the introduction of tarmac and the institution of roadmenders. Until 1850, the engineers therefore debated harshly about the actions that these workers had to perform on a daily basis. They also tried to determine the mathematical formula linking ordinary road deterioration to traffic, in order to base the distribution of funds on objective criteria. The extent of the debate then diminishes and research focuses on defining the equation, incorporating the quality of the material used into the calculation. From 1880 onwards, road science was revived to address th e problems associated with the density of urban traffic. Its prohibitive cost for cities showed the first limits of tarmac. At the turn of the century, a major national survey invalidated the equations used to estimate maintenance costs, thereby dashing the hopes of a road science built around this coating. Thus, throughout the 19th century it was around the question of its maintenance that engineers sought to build the science of roads, thus conceiving the road as the product of its maintenance. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=FLUX1_129_0076 |