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Titre Les conditions sociales d'une assistance « sans condition » : L'asile de nuit de La Mie de Pain pendant les Trente Glorieuses
Auteur Mauricio Aranda
Mir@bel Revue Le Mouvement social
Numéro no 280, juillet-septembre 2022
Rubrique / Thématique
L'aide aux sans-abri depuis 1945
Page 75-97
Résumé Période de croissance économique et de renforcement de la protection sociale des salariés, les Trente Glorieuses constituent aussi une phase de redéfinition des liens entre pouvoirs publics et associations autour d'un hébergement de réadaptation sociale pour les marginaux. Comment comprendre que, dans ce contexte, des œuvres veuillent maintenir des asiles de nuit gérés de manière autonome, au lieu de bénéficier des subsides et de la reconnaissance de l'État ? L'article analyse les conditions sociales autorisant celles-ci à persévérer dans une charité privée, dite sans condition. En étudiant le cas de La Mie de Pain, œuvre emblématique de l'aide aux sans-abri, l'objectif consiste à montrer la manière par laquelle toute une chaîne d'interdépendances, reliant donateurs, bénévoles et accueillis, permet à cette assistance d'exister aux marges de l'action publique. Ce n'est qu'à la fin de la période que ce type d'accueil à la nuitée reçoit des subventions et le nom d'hébergement d'urgence.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The “Trente Glorieuses” was a period of economic growth and strengthened social protection for wage earners. It also saw a reshaping of the ties between public authorities and non-profits with regard to shelters for the socially marginalised. In this context, why did certain charities want to maintain independently-managed night shelters, instead of benefiting from state subsidies and recognition? This paper analyses the social conditions that allowed them to continue as private charity, said to be “unconditional”. Through the case of La Mie de Pain, an emblematic charitable organisation that provided aid to the homeless, the objective is to show how a whole chain of interconnections, linking donors, volunteers and the people they serve, allowed this assistance to exist on the margins of public action. This type of overnight shelter did not receive subsidies and was not officially termed “emergency accommodation” until the end of the Trente Glorieuses.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=LMS1_280_0075 (accès réservé)