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Titre Metakritik des „autoritären Liberalismus“
Auteur Christian E. Roques
Mir@bel Revue Revue d'Allemagne
Numéro Tome 54, N° 2, juillet-décembre 2022 Quelle démocratie ? La réflexion sur la crise, la modernisation et les limites de la démocratie en Allemagne et en France pendant l'entre-deux-guerres | Allemagne, 30 ans après : de l'unification à l'unité ?
Rubrique / Thématique
Quelle démocratie ? La réflexion sur la crise, la modernisation et les limites de la démocratie en Allemagne et en France pendant l'entre-deux-guerres
Page 395-411
Résumé L'idée que le concept de « libéralisme autoritaire » que Hermann Heller développe en 1932 visait aussi, au-delà de Carl Schmitt, l'« État fort » des Ordolibéraux et entreprenait ainsi de thématiser les sympathies d'Alexander Rüstow et de Walter Eucken pour une forme d'État autoritaire et dictatoriale, est devenue un lieu commun de la recherche sur le sujet. Cette thèse fut popularisée dans les années 1980 par les monographies de Claus-Dieter Krohn et Dieter Haselbach et est aujourd'hui si solidement établie que même les partisans déclarés de la tradition ordolibérale parlent désormais des convictions « préfascistes » d'Eucken et de Rüstow avant 1933. Cet article se propose de revenir sur ce débat en reprenant la question, pour ainsi dire, en sens contraire : après une analyse approfondie des argumentations de Krohn et Haselbach, il en critique la pertinence et la justesse historique en remontant aux textes sources du début des années 1930. L'idée qui sous-tend l'ensemble de l'argumentation est qu'à la lumière des recherches récentes sur l'histoire de la démocratie dans l'entre-deux-guerres, il est possible de défendre une analyse plus nuancée des argumentations de Rüstow et Eucken et de montrer qu'elles ne se situent, au bout du compte, pas nécessairement dans le camp antirépublicain.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais The idea that the concept of “authoritarian liberalism” that Hermann Heller developed in 1932 was also aimed, beyond Carl Schmitt, at the Ordoliberal “strong state” and thus undertook to thematize the sympathies of Alexander Rüstow and Walter Eucken for an authoritarian and dictatorial form of state, has become a commonplace in the research on the subject. This thesis was popularized in the 1980s by the monographs of Claus-Dieter Krohn and Dieter Haselbach and is now so firmly established that even the declared supporters of the ordoliberal tradition today speak of Eucken's and Rüstow's “pre-fascist” convictions before 1933. This article intends to revisit this debate by taking up the issue, so to speak, in reverse: after a thorough analysis of Krohn's and Haselbach's arguments, it criticizes their relevance and historical accuracy by going back to the source texts from the early 1930s. The idea behind the whole argument is that, in the light of the recent research on democracy in the interwar period, it is possible to defend a more nuanced analysis of the arguments of Rüstow and Eucken and to show that they are, in the end, not necessarily in the anti-republican camp.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/allemagne/3249