Titre | Du massacre au processus génocidaire | |
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Auteur | Jacques Sémelin | |
Revue | Revue internationale des sciences sociales | |
Numéro | no 174, décembre 2002 Violences extrêmes | |
Rubrique / Thématique | Violences extrêmes |
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Page | 483 | |
Résumé |
Depuis le travail pionnier de Raphaël Lemkin, les études sur le génocide se sont surtout développées à la croisée du droit et des sciences sociales. Il en résulte un usage souvent normatif du terme « génocide », source de multiples controverses et difficultés conceptuelles. Comment sortir de ces problèmes ? Cet article se prononce résolument en faveur de l'émancipation des genocide studies à l'égard de l'approche juridique. Il préconise en premier lieu l'utilisation d'un vocabulaire non normatif autour de la notion de « massacre », proposée comme unité lexicale de référence. Il avance aussi l'expression plus générale de « processus de destruction », dont le massacre est la forme la plus spectaculaire. L'acte de massacrer n'est pas véritablement « fou » mais obéit à ce que l'auteur appelle une « rationalité délirante ». À cet égard, il distingue deux logiques de destruction : l'une orientée vers la soumission du groupe, l'autre vers son éradication. C'est dans ce second cas que l'on parlera d'un processus génocidaire. Ainsi, cet article voudrait rompre avec toute définition statique du génocide pour concevoir celui-ci bien davantage comme une dynamique spécifique de destruction des civils, produit à la fois de la volonté des acteurs et de circonstances favorables. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RISS_174_0483 |