Titre | Du « terrorisme » comme violence totale ? | |
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Auteur | Isabelle Sommier | |
Revue | Revue internationale des sciences sociales | |
Numéro | no 174, décembre 2002 Violences extrêmes | |
Rubrique / Thématique | Violences extrêmes |
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Page | 525 | |
Résumé |
Cet article défend l'idée selon laquelle le terrorisme, qu'on préférera appeler « violence totale », c'est-à-dire la stratégie délibérée de violence aveugle frappant la population civile suivant le principe de disjonction entre victimes (des « non-combattants », des « innocents ») et cible (le pouvoir politique), constitue le pendant civil des violences extrêmes déployées le plus souvent par des États. Il distingue trois processus permettant d'expliquer l'émergence de cette forme nouvelle de violence. D'abord un processus historique d'idéologisation et de mythification de l'acte guerrier qui a rendu possible le débridement considérable de la violence d'État au cours du XXe siècle et son pendant, côté société civile : le meurtre arbitraire. On ne peut ensuite jamais occulter, dans l'analyse de la violence, le facteur proprement technologique, c'est-à-dire les moyens nouveaux en matière militaire comme en matière de communication qui décuplent et les capacités humaines de destruction et les effets de terreur que celle-ci suscite. Il y a enfin une dimension anthropologique qui, dans le rapport du bourreau à la victime, inscrit la violence totale dans la catégorie des violences extrêmes au terme d'une relation a priori paradoxale entre l'instrumentalisation terrifiante des victimes et l'exaltation presque mystique de leur sacrifice. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RISS_174_0525 |