Titre | Violences extrêmes de combat et refus de voir | |
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Auteur | Stéphane Audouin-Rouzeau | |
Revue | Revue internationale des sciences sociales | |
Numéro | no 174, décembre 2002 Violences extrêmes | |
Rubrique / Thématique | Violences extrêmes |
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Page | 543 | |
Résumé |
« L'oubli » volontaire de la violence de combat par la plupart des spécialistes de la guerre appartenant au champ des sciences sociales, historiens en particulier, n'est que rarement un choix conscient. Cet article cherche à défendre un projet de dévoilement et d'analyse de la violence extrême des combats et des combattants, à la fois victimes et acteurs de cette violence. Il ne s'agit nullement de contester le bien-fondé de l'étude de la violence extrême infligée aux populations désarmées par les populations en armes, mais de s'interroger sur l'aspect tronqué de toute démarche qui exclurait la violence des hommes armés entre eux. La violence de combat ne constitue pas une sorte d'invariant de l'activité guerrière que l'on pourrait se dispenser de décrire et d'analyser. Ce refus de voir conduit à empêcher toute phénoménologie des pratiques mises en œuvre dans la violence guerrière, ce « langage » susceptible de mettre à nu les systèmes de représentations des acteurs. Elle conduit aussi à négliger la porosité entre violences de champ de bataille et violences contre des populations désarmées. Cette circulation entre les unes et les autres mérite d'être questionnée si l'on souhaite comprendre non pas tel ou tel aspect des violences extrêmes en temps de guerre, mais celles-ci dans leur totalité. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RISS_174_0543 |