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Titre La construction de la citoyenneté américaine : une question de droits ou une question de races ?
Auteur Magali Bessone
Mir@bel Revue Revue internationale des sciences sociales
Numéro no 183, mars 2005 Agir contre le racisme et la discrimination
Rubrique / Thématique
Agir contre le racisme et la discrimination
 "Ethnicité" et "race" aux Etats-Unis
Page 121
Résumé La citoyenneté américaine, telle qu'elle est proclamée dans la Déclaration d'Indépendance, repose sur le jusnaturalisme. Toutefois, le vocabulaire même de la Déclaration signale également la présence d'une autre dimension idéologique que celle des théories du droit naturel et du contrat social. La « nature » et le « Dieu de la nature » sous les auspices desquels se place la Déclaration ne représentent pas seulement les fondements rationnels de lois morales appelées à s'incarner dans des lois positives. Ils renvoient aussi à un ordre censé refléter la volonté divine, ordre qui institue des divisions et des hiérarchies au sein même de la « nature » en question – y compris la nature humaine. C'est l'alliance, voire la fusion de ces deux dimensions inhérentes à la notion de nature – référent ultime garantissant la validité de certains principes protecteurs et socle légitimant des inégalités apparentes – qui constitue sans doute le principal trait distinctif de la philosophie politique américaine. L'objet de cet article est d'analyser l'imbrication des deux logiques apparemment contradictoires que constituent l'universalisme et le « racialisme » et le rôle de celle-ci dans la genèse de la nation américaine, en suivant la trace des deux logiques du discours fondateur de Thomas Jefferson à la subversion critique de W.E.B. Du Bois.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RISS_183_0121