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Titre Generation in der deutschen Literaturgeschichtsschreibung bei Friedrich Schlegel und Julius Petersen
Auteur Ralph Winter
Mir@bel Revue Germanica
Numéro no 71, 2022/2 La carte et la frise : les « images » de l'histoire littéraire, entre visualisation et modélisation
Rubrique / Thématique
Dossier. La carte et la frise : les « images » de l'histoire littéraire, entre visualisation et modélisation
Page 33-48
Résumé ‪Représentants d'une historiographie littéraire nationale, Friedrich Schlegel (1772-1829) et Julius Petersen (1878-1941) optent pour une approche générationnelle dans un souci de qualifier et de classer des mouvements littéraires à partir de 1750, période où les perceptions du temps et l'emploi des notions connurent un profond bouleversement. Il en va ainsi pour la notion de génération qui connaît alors une extension sémantique par le biais d'emplois métaphoriques : hormis l'expression du naturel et de la transmission généalogique, elle s'emploie désormais pour désigner et expliquer des changements. Génération devient ainsi une notion de prédilection pour des historiens de la littérature en ce qu'elle permet d'exprimer également les idées d'une rupture historique, d'un renouveau social et artistique et d'un futur prometteur. Ainsi, elle leur permet de décrire des phénomènes comme la succession rapide et la simultanéité de mouvements littéraires et surtout de lier leurs observations à l'idée de la construction, du renforcement ou du renouveau de la nation. Des métaphores relevant des domaines de la nature ou de la lutte servent ensuite à illustrer les idées générationnelles. Les images d'ordre naturel, qui renvoient aux significations plus anciennes de génération, s'inscrivent plutôt dans une démarche de légitimation du discours national, alors que les images de la lutte renvoient aux rapports de pouvoir au sein du champ de production littéraire ou encore du champ intellectuel dans lequel se positionnent les deux historiens de littérature.‪
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais ‪Friedrich Schlegel (1772-1829) and Julius Petersen (1878-1941) as representative authors of a national literary historiography both chose a generation-based approach to classify and categorize literary movements from 1750 onwards, when perceptions of time and the use of notions fundamentally changed. This is also true of the notion of generation, which undergoes a metaphorical expansion and, in addition to its semantics of the natural and genealogical, becomes a concept used to designate and explain processes of change. Since generation may now also express the ideas of historical rupture, social or artistic renewal and the expectation of future, it becomes an ideal term for literary historians to describe phenomena such as the brief succession and simultaneity of literary movements and to link these considerations to the idea of the formation, strengthening or renewal of the nation. Furthermore, the concept of generation is illustrated through metaphors of nature and struggle. While the images of nature mostly refer to the older semantics of generation and thus legitimise the implicit national discourse, the images of struggle evoke power relations both in the field of literary production and in the intellectual field of the two literary historians themselves.‪
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=GERMA_071_0033