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Titre (U)topische Literaturgeschichten von Vilém Flusser und Thomas Bernhard
Auteur Anna Iakovets
Mir@bel Revue Germanica
Numéro no 71, 2022/2 La carte et la frise : les « images » de l'histoire littéraire, entre visualisation et modélisation
Rubrique / Thématique
Dossier. La carte et la frise : les « images » de l'histoire littéraire, entre visualisation et modélisation
Page 81-98
Résumé ‪Le présent article poursuit deux objectifs : il s'agit premièrement, de mettre à jour la logique de la représentation qui est au fondement de l'écriture traditionnelle de l'histoire littéraire, concevant la littérature comme un reflet de l'identité nationale en chemin vers elle-même et vers une compréhension relativement complexe ou précise d'une époque ; deuxièmement, il s'agit de montrer comment cette logique de représentation s'accompagne d'une illusion de transcendance comprise comme détachement du lieu d'origine réel. Pour ce faire, nous nous appuierons sur deux auteurs, Vilém Flusser et Thomas Bernhard, qui ont le plus clairement saisi l'esprit du monde postnational. Flusser montre, dans ces essais, à quel point le canon littéraire qui semble supranational et l'écriture de l'histoire littéraire sont étroitement liés. Il réinterprète le rapport entre territoire et textes en ayant recours au concept de Kitsch. Par-là, il propose un modèle d'histoire littéraire où la relation à un territoire apparaît comme une différence insurmontable. Le rapport entre une universalité sans lieu et la particularité d‘un lieu, littératures mondiales et nationales se trouve également au centre de l'écriture tardive de Bernhard. En situant l'action de son roman Auslöschung (Extinction) dans la ville monde qu'est Rome, Bernhard semble anticiper la thèse de Robert Menasse selon lequel la littérature autrichienne se constitue comme une littérature mondiale. Bernhard montre à ses lectrices et lecteurs que l'imaginaire de la littérature mondiale cosmopolite suppose de ne pas tenir compte du fait qu‘inconsciemment le passé national continue de vivre dans les œuvres littéraires.‪
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais ‪The purpose of this paper is twofold: First, to uncover the logic of representation that underlies traditional literary historiography, which conceives of literature as a reflection of national individuality on its way to itself and to a more complex or accurate understanding of the epoch; second, to show how the logic of representation is accompanied by the illusion of transcendence as detachment from the actual place of origin. These tasks are pursued through an examination of Vilém Flusser and Thomas Bernhard, the two authors who have most clearly struck a nerve in the postnational world. In his essays, Flusser demonstrates how closely the supranational canon of literature and literary historiography are linked. He reinterprets the relationship between territory and texts by referring to the concept of kitsch, offering a literary-historical model in which a relationship to territory stands for an insurmountable difference. For Bernhard, the relationship between universality and place-bound particularity, world and national literary histories, is central to his later writing. By setting the plot of the novel Auslöschung in Rom, he anticipates Robert Menasse's thesis that Austrian literature is constructed as world literature. Bernhard shows his readers how the realization of the fantasy of cosmopolitan world literature presupposes that one overlooks the unconscious afterlife of the national past in literature.‪
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=GERMA_071_0081