Titre | SCOP qui peut ! | |
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Auteur | Maxime Quijoux | |
Revue | Cahiers d'histoire. Revue d'histoire critique | |
Numéro | no 155, octobre-décembre 2022 Émanciper et produire | |
Rubrique / Thématique | DOSSIER |
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Page | 73-90 | |
Résumé |
Dans l'ombre des années 1968, la décennie 1980 constitue une époque riche d'expériences ouvrières encore méconnues. Mêlant à la fois pouvoirs publics et syndicats, cette période marque aussi l'affirmation de la Confédération générale des SCOP de France (CGSCOP). Depuis son institutionnalisation à la fin du 19e siècle, cette structure est demeurée relativement marginale parmi les organisations représentatives des travailleurs. Il s'agira au cours de cet article de revenir sur cette séquence peu connue, mais décisive dans la compréhension des projets de transformation sociale de cette période. Dans un premier temps, nous verrons par exemple que s'intéresser à la coopération ouvrière à la fin des années 1970 est loin d'être l'apanage de la gauche : elle constitue une « utopie œcuménique » intégrant nombre d'acteurs politiques de droite, en particulier dans un double contexte de promotion de l'entreprise et de crises industrielles. Dans un deuxième temps, nous chercherons à comprendre les effets de la victoire des socialistes en 1981 sur le mouvement coopératif de production. La CGSCOP n'est alors pas la seule à investir le terrain coopératif. Elle est rejointe par la CGT, qui cherche une parade contre la multiplication des faillites d'entreprise. Dans un dernier temps, nous verrons comment cette appropriation tous azimuts de la coopération suscite une multitude de tensions et de désillusions, conduisant à la marginalisation rapide d'une conception ouvriériste de l'autogestion. En somme, c'est moins l'entreprise collective qu'une certaine forme de pouvoir populaire qui ferme le cycle des « années 1968 ». Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
In the shadow of the 1968s, the 1980s was a period rich in workers' experiences that are still little known. Combining both public authorities and trade unions, this period also marked the affirmation of the “Confédération Générale des SCOP de France” (CGSCOP). Since its institutionalisation at the end of the 19th century, this structure has remained relatively marginal among the organisations representing workers. This article will look back at this little-known but decisive sequence in understanding the social transformation projects of this period. Firstly, we will see, for example, that an interest in workers' cooperation at the end of the 1970s was far from being the prerogative of the left: it constituted an 'ecumenical utopia' that included a number of right-wing political actors, particularly in the dual context of the promotion of the enterprise and industrial crises. Secondly, we will try to understand the effects of the Socialist victory in 1981 on the production cooperative movement. The CGSCOP was not the only one to invest in the cooperative field. It was joined by the CGT, which was looking for a response to the increasing number of company bankruptcies. Finally, we shall see how this all-out appropriation of cooperation gave rise to a multitude of tensions and disillusionment, leading to the rapid marginalisation of a workers' conception of self-management. In short, it was not so much the collective enterprise as a certain form of popular power that closed the cycle of the 1968s. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | https://journals.openedition.org/chrhc/20439 |