Titre | QAnon, une guerre culturelle entre canulars et nouveaux mythes | |
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Auteur | Irène Cacopardi | |
Revue | Cahiers d'histoire. Revue d'histoire critique | |
Numéro | no 156, janvier-mars 2023 Migrant·es engagé·es | |
Rubrique / Thématique | CHANTIERS |
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Page | 113-128 | |
Résumé |
Théorie complotiste née et bâtie dans le monde virtuel, QAnon attaque l'espace public politique et culturel, l'envahit et le perturbe. La prise du Capitole à Washington, le 6 janvier 2021, témoigne de l'influence, de l'ampleur et de la puissance de cette mouvance. Brandissant des pancartes qui proclament « nous sommes Q » et des drapeaux arborant la lettre Q, exposant des symboles qui renvoient à la culture de l'extrême droite, les adeptes de cette théorie ont fait preuve d'une violence qui oblige à questionner sa genèse, son développement et ses techniques communicationnelles. À ce propos, une partie de la presse a suggéré un lien de filiation avec le mouvement contestataire du Luther Blissett Project et avec le roman écrit par sa cellule bolognaise, Q. Le but de cet article est de comprendre s'il existe un lien direct entre cette théorie complotiste et le Luther Blissett Project, et si ses pratiques de guérilla médiatique et le roman Q ont été une réelle source d'inspiration. Pour ce faire, la première partie retrace la naissance de cette mouvance et les événements clés qui ont déterminé son développement. La deuxième partie analyse le mouvement pour essayer d'en donner une définition cohérente. L'histoire du projet Blissett et l'examen des points de contact et des correspondances avec QAnon composent la troisième partie. Si l'incertitude d'un lien demeure, il apparaît en revanche un dysfonctionnement de la légitimation du savoir, indissociablement connexe à l'éthique et au politique. La mouvance conspirationniste est ainsi une manifestation métapolitique de groupes sociaux subalternes et une réponse culturelle à l'incertitude constante d'une « existence liquide ». Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
QAnon, a conspiracy theory born and developed in the virtual world, attacks public and cultural space, invades and disturbs it. The Capitole invasion of Washington on January 6th 2021, testifies the influence, extent and impact of this movement. Brandishing posters proclaiming "we are Q" and flags displaying the letter Q, making use of symbols that refer to a far-right culture, the followers of this theory have shown a violence that forces us to ask ourselves about its origin, its development and its communication techniques. In this regard, some part of the press has suggested an emanation from the protest movement of the Luther Blissett Project and an influence of the novel written by his Bolognese cell, Q. The purpose of this article is to understand if there is a direct link between this conspiracy theory and the Luther Blissett Project and if its media guerrilla practices and the novel Q have been a real source of inspiration. To this end, the first part of this analysis retraces the birth of QAnon and the key events that led to its development. The second part examines the movement and tries to define it coherently. The history of the Blissett project and the examination of shared points and correspondence with QAnon are addressed in Part Three. If the uncertainty of a link persists, a dysfunction of the legitimization of knowledge emerges, inextricably linked to ethics and to politics. The conspiracy theory is thus a metapolitical manifestation of subordinate social groups and a cultural response to the constant uncertainty of a liquid existence. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | https://journals.openedition.org/chrhc/21294 |