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Titre Externalisation des frontières européennes et politiques migratoires tunisiennes : une psychologie des impacts socio-politiques
Auteur Wael Garnaoui
Mir@bel Revue Confluences Méditerranée
Numéro no 125, été 2023 Tunisie : arrêt sur la transition
Rubrique / Thématique
Dossier. Tunisie : arrêt sur la transition
Page 107-122
Résumé L'externalisation des frontières de l'UE pour la gestion et la prévention de la migration irrégulière ne va pas sans provoquer d'importants dégâts collatéraux au sein des pays qui l'ont acceptée sans rechigner. C'est exemplairement le cas de la Tunisie. En créant des zones de refoulement et de confinement des populations en provenance du sud de la Méditerranée, cette politique contraint les populations des États tiers à endosser une politique de contrôle des mouvements migratoires alors qu'elles sont elles-mêmes sujettes à des restrictions de se déplacer, et bien souvent éprouvées par la disparition ou la mort, parfois sans sépulture, d'un enfant contraint à émigrer clandestinement. Le discours récemment tenu par le président Kaïs Saïed, stigmatisant l'immigration subsaharienne en des termes teintés de nationalisme, de xénophobie et d'intégrisme religieux, a réactivé la logique du bouc émissaire, de triste mémoire. Pour prendre la mesure de la montée de l'hostilité des Tunisiens envers les migrants subsahariens et celle de l'impact dans le pays des mesures renforcées de contrôle des étrangers, le présent article s'appuie sur trois enquêtes menées au cours de l'année 2023 en Tunisie.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The externalisation of the EU's borders to manage and prevent irregular migration is not without significant collateral damage in the countries that have readily accepted it. Tunisia is a case in point. By creating areas where people from the southern Mediterranean are turned back and confined, this policy forces the populations of third countries to endorse a policy of controlling migratory movements at a time when they themselves are subject to restrictions on movement, and very often suffer the loss or death, sometimes without burial, of a child forced to emigrate illegally. The recent speech by President Kais Saied, stigmatising sub-Saharan immigration in terms tinged with nationalism, xenophobia, and religious fundamentalism, has reactivated the scapegoat logic of sad memory. To gauge the extent of Tunisians' growing hostility towards sub-Saharan migrants and the impact in the country of tighter controls on foreigners, this article is based on three surveys conducted in Tunisia in 2023.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=COME_125_0109 (accès réservé)