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Titre L'État social en question dans l'Algérie colonisée. Fonctionnaires des mines et salariés accidentés (années 1900-années 1930)
Auteur Annick Lacroix
Mir@bel Revue Le Mouvement social
Numéro no 282, janvier-mars 2023 Congrégations féminines. Mines et main-d'oeuvre coloniale. Socialismes africains
Rubrique / Thématique
Mines et main-d'oeuvre coloniale
Page 79-97
Résumé Dans le premier tiers du XXe siècle, les ingénieurs du service des mines de l'Algérie intensifient leur contrôle sur un univers professionnel qui use et expose les corps, où les lois sociales s'appliquent précocement. Les procès-verbaux et les bilans statistiques qu'ils produisent régulièrement ou en cas de graves accidents éclairent la transformation des procédés de collecte d'informations sur le travail, les travailleurs et travailleuses en situation coloniale. Rouages d'un appareil d'État dont ils incarnent les hésitations et les ambiguïtés, ces fonctionnaires aspirent à renforcer la sécurité des mines et des carrières, déclenchent les procédures de réparation en faveur des victimes, mais infligent finalement peu de sanctions aux entreprises, pour lesquelles la prévention des accidents ne devient jamais une priorité. À travers la description quasi clinique que leurs rapports livrent des accidents, on touche du doigt les hiérarchies, la pénibilité des tâches assignées et les dangers qui font le quotidien du travail à la mine.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais In the first third of the 20th century, the engineers of the Algerian mining department ramped up their supervision over an industry that wore out and exposed bodies, where social laws were applied at an early stage. The minutes and statistical reports that they produced regularly or in the event of serious accidents shed light on the transformation of the procedures for gathering data on work and on workers (both men and women) in a colonial situation. As cogs in a state apparatus, embodying its hesitations and ambiguities, these officials aspired to improve the safety of mines and quarries, and initiated compensation procedures for victims, but in the end they imposed few sanctions on companies, for whom accident prevention never became a priority. Through the almost clinical description of the accidents in their reports, we nevertheless get a glimpse of the hierarchies, the arduousness of the tasks assigned, and the dangers that were part of the daily routine of working in the mines.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=LMS1_282_0079 (accès réservé)