Titre | La poésie contemporaine de Taïwan. Reflets et interrogations | |
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Auteur | Alain Leroux | |
Revue | Monde Chinois | |
Numéro | no 69, 2022/2 Civilité et société civile à Taïwan | |
Rubrique / Thématique | Dossier. Civilité et Société Civile à Taïwan : la littérature comme espace transitionnel |
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Page | 81-97 | |
Mots-clés (matière) | changement social culture histoire identité culturelle identité nationale littérature modernité poésie | |
Mots-clés (géographie) | Taiwan | |
Résumé |
La question de la poésie moderne de langue chinoise à Taiwan a d'abord été de savoir d'où elle parlait, à qui elle parlait, comment elle parlait. Question – questions – dont la réponse détermine à la fois l'espace qu'elle constitue comme celui dans lequel elle se déploie. A ses débuts, elle a été, dans les années 50, majoritairement le fait de continentaux réfugiés qui n'avaient plus pour communauté et pour patrie que la langue chinoise alors même qu'ils avaient pour tâche, dans la continuité du 4-Mai, d'une langue poétique à totalement recréer. D'où, entre nostalgie et une façon de non-lieu, l'exploration privilégiée des mondes intérieurs individuels autant que l'ambition de s'écrire dans une poésie universelle. Mais – signe de l'importance qu'on a toujours accordée à la poésie dans les contrées de culture chinoise – dans les années 70, un nouveau public attend autrement, et davantage, de la poésie qui se fait : qu'elle parle en son nom. La poésie se doit donc d'exprimer un « nous » plus collectif, qui prenne en charge son sol et sa mémoire. Moment décisif, qui oriente définitivement la poésie de Taiwan vers la prise en compte à la fois de la vie réelle et de sa culture propre, dans son histoire comme dans le moment présent. C'est ce qui jette les prémices d'une réconciliation de la poésie et de son public. Dès lors, forte d'un outil langagier forgé au cours des deux décennies précédentes, la poésie accompagne les transformations socio-économiques ou les soubresauts identitaires de la fin du XXe siècle, ainsi que la libération de la parole et des mœurs caractéristiques du début du XXIe. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
The question of modern Chinese-language poetry in Taiwan was first of all where it spoke from, who it spoke to, how it spoke. Question – questions – whose answer determines both the space it constitutes and the one in which it unfolds. At its beginnings in the ‘50s, Taiwanese poetry was mainly the work of mainland exiles who had no more community and homeland other than the Chinese language, but even that, in the continuity of May 4, was inadequate and a poetic language had to be created. Hence, between nostalgia and a way of non-place, these poets privileged an exploration of individual inner worlds as well as the ambition to write a universal poetry. But by the ‘70s, and in a sign of the importance that has always been given to poetry in Chinese-speaking countries, a new audience emerged with its own expectations of poetry; namely that it spoke in its name. Poetry must therefore express a more collective “we”, which knows how to express the soil it is born from as much as its memory. This decisive moment definitively oriented the poetry of Taiwan towards the consideration of both real life and its own culture, in its history as in its present moment. Subsequent developments saw the poetry utilizing the language tools it had forged over the previous two decades to accompany first the socio-economic transformations of the late twentieth century, and its anxieties and identity upheavals, and second, the liberation of speech and morals characteristic of the early twenty-first century. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=MOCHI_069_0081 (accès réservé) |