Titre | Mises en scène de la civilité : entre taiyupian et réalisme sain, trois films de Lee Hsing du début des années 1960 | |
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Auteur | Shih Wei-chu, Matthieu Kolatte | |
Revue | Monde Chinois | |
Numéro | no 69, 2022/2 Civilité et société civile à Taïwan | |
Rubrique / Thématique | Dossier. Civilité et Société Civile à Taïwan : la littérature comme espace transitionnel |
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Page | 98-113 | |
Mots-clés (matière) | cinéma culture film histoire identité culturelle idéologie langue régime politique relations sociales | |
Mots-clés (géographie) | Taiwan | |
Résumé |
Les trois films du réalisateur taïwanais Lee Hsing 李行 étudiés ici, Good Neighbors 兩相好 (1962), Our Neighbor 街頭巷尾 (1963) et Oyster Girl 蚵女 (1964), ont en commun de mettre en scène l'exercice d'une civilité favorisant la constitution d'une communauté pacifiée. Dans leur représentation de certaines tensions sociales du Taïwan de cette époque et de par leur positionnement par rapport à l'idéologie du régime du Kuomintang, ces œuvres apparaissent comme éminemment programmatiques. Or, nous observons qu'en l'espace des deux années qui séparèrent le premier du dernier de ces trois films, Lee passa de la défense d'un projet de civilité « authentique », propice au développement d'un esprit démocratique, à la célébration d'une « civilité » de pure « façade », conforme à la logique d'un pouvoir hégémonique. Cette évolution correspondit au passage du cinéaste de l'industrie des taiyupian (films en taïwanais), à laquelle appartenait encore Good Neighbors, à celle des guoyupian (films en mandarin) avec Our Neighbor, puis au mouvement du « réalisme sain » 健康寫實 patronné par la Central Motion Picture Corporation 中央電影公司, principale société de production du Kuomintang, avec Oyster Girl. La première partie de cet article montre comment Good Neighbors établit un espace de civilité « authentique » à travers son dispositif sonore, tandis que la seconde éclaire l'évolution du discours de Lee dans Our Neighbor et Oyster Girl, deux films où la « civilité » n'est plus qu'un modèle imposé empêchant toute forme de débat véritable. Il nous semble ainsi possible d'argumenter que si l'industrie des taiyupian offrit à Lee un espace de liberté suffisant pour proposer un modèle de civilité « authentique », les contraintes du « réalisme sain » le détournèrent de cet effort, l'amenant à promouvoir une « civilité de façade » utile au maintien d'un pouvoir autoritaire. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
The three films by Taiwanese director Lee Hsing 李行 studied here, Good Neighbors 兩相好 (1962), Our Neighbor 街頭巷尾 (1963) and Oyster Girl 蚵女 (1964), have in common to depict modes of civility facilitating the formation of a peaceful community. The ways they represent some social tensions unfolding in Taiwan at that time, as well as the manner they relate to the ideology of the Kuomintang regime make these movies eminently programmatic. Yet, we observe that, within the two years it took him to complete these three cinematic works, Lee went from fostering a project of “authentic” civility, conducive to the development of a democratic spirit, to celebrating a “fake civility” in accordance to the logic of a hegemonic power. This evolution corresponds to the filmmaker's transition from the taiyupian (films in Taiwanese) industry, to which Good Neighbors still belongs, to the guoyupian (films in Mandarin) industry with Good Neighbor, then to “healthy realism” 健康寫實, a movement sponsored by the Central Motion Picture Corporation 中 央電影公司, Kuomintang's main production company, with Oyster Girl. The first part of this article shows how Good Neighbors creates a space of “authentic” civility through its sound dimension; the second stresses how Lee's arguments evolved in Our Neighbor and Oyster Girl, two films where “civility” is nothing more than a frame imposed on people to prevent them from engaging in any genuine debate. It thus seems possible to us to argue that while the taiyupian industry gave Lee sufficient freedom to promote a model of “authentic” civility, “healthy realism” and its constraints diverted him from this endeavor and led him to champion a “fake civility” useful for the perpetuation of an authoritarian regime. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=MOCHI_069_0098 (accès réservé) |