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Titre Fable primitiviste. À propos de l'exposition « Sur la route des chefferies »
Auteur Franck Beuvier
Mir@bel Revue Politique africaine
Numéro no 167, 2022/3
Rubrique / Thématique
Chronique d'exposition
Page 141-158
Résumé Cette chronique de l'exposition « Sur la route des chefferies du Cameroun » présentée en 2022 au musée du quai Branly-Jacques Chirac, pointe les dérives d'un récit identitaire. À la manière d'un voyage d'immersion, les promoteurs de l'événement proposent une visite initiatique de la chefferie bamiléké, où le public découvre tour à tour un large éventail de croyances totémiques au fondement de la vie religieuse et morale, une théosophie de la nature confondue avec la mythologie bamiléké, un régime politique équilibrant monarchie et démocratie, et une organisation sociale conforme au principe d'égalité entre hommes et femmes. Composé de vrais-faux coutumiers convertis en totems et en fétiches, l'héritage donné à voir au fil du parcours est justifié au nom d'une tradition séculaire, combinant habilement caractères primitivistes et tendances de notre temps. Les concepteurs camerounais ont ainsi misé sur l'animisme écologique pour séduire bailleurs de fonds et visiteurs, aux dépens de l'histoire et de l'élan décolonial.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais This piece on the “On the Road to Chiefdoms of Cameroon” exhibition at the Musée du Quai Branly-Jacques Chirac in 2022 highlights the excesses of an identity story. The curators of the exhibition offer an initiation into the Bamileke chiefdom in the form of an immersive journey, during which the public discovers in turn a wide range of totemic belief systems underpinning the moral and religious lives, a theosophical of nature combined with Bamileke mythology, a political regime that balances monarchy and democracy and a form of social organization that respects the principle of equality between men and women. The heritage of true and false customs converted into totems and fetishes revealed during the journey through the exhibition is justified in the name of a centuries-old tradition that skilfully combines primitivist characters and trends of our time. The Cameroonian curators have therefore relied on ecological animism in order to attract donors and visitors, at the expense of history and the decolonial impulse.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=POLAF_167_0141