Titre | Le « bon » interprète. Identifications et sanctions des erreurs et des fautes des interprètes intervenant dans les phases d'instruction des demandes d'asile en France | |
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Auteur | Maxime Maréchal | |
Revue | Sociologies pratiques | |
Numéro | no 46, avril 2023 Chercher la faute. La trame morale du travail | |
Rubrique / Thématique | Réponses sociologiques |
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Page | 21-29 | |
Résumé |
Des interprètes sont sollicité·es dans près de 90 % des rencontres institutionnelles dans le cadre de l'instruction des demandes d'asile en France, et rendent possible l'évaluation de ces requêtes. Aussi le repérage et l'éventuelle sanction des erreurs et des fautes qu'ils et elles pourraient commettre touchent-ils directement à l'enjeu de justesse de l'instruction. Mais cette identification est particulièrement difficile du fait de la nature complexe de l'activité d'interprétation, et du fait que les interprètes disposent la plupart du temps du monopole de la compétence linguistique. L'article montre comment, dans ces conditions, sont définies, détectées et sanctionnées les erreurs et les fautes d'interprétation. L'articulation d'une analyse sociohistorique de l'activité des interprètes à l'Ofpra et d'une ethnographie des pratiques d'interprétation dans les rencontres institutionnelles met en lumière l'inflexion des prescriptions et des proscriptions afférentes au mandat traductif des interprètes dans l'administration de l'asile, au gré de la réforme néolibérale de cette dernière. Au travers d'une évaluation largement discrétionnaire par les agents instructeurs, ce sont principalement des erreurs et fautes linguistiques mineures quant à leur impact sur la décision relative à la demande d'asile qui sont identifiées. Signe de l'asymétrie entre les institutions de l'asile et leurs prestataires de services d'interprétation, l'enjeu de l'erreur et de la faute professionnelles participe dès lors de l'ambiguïté de la fonction d'acteurs non étatiques situés au plus près des procédures d'instruction. Plus largement, il interroge les politiques langagières à l'œuvre dans l'octroi ou le refus d'une protection. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Interpreters are called upon in almost 90% of institutional encounters in the context of the examination of asylum applications in France and make it possible to assess these applications. The identification and sanctioning of their errors and mistakes are therefore directly related to the issue of accuracy of the instruction. But this identification is particularly difficult because of the complex nature of the language interpreting activity and the fact that interpreters usually have a monopoly on language skills. The article shows how, under these conditions, errors and mistakes in language interpreting are defined, detected, and sanctioned. The combination of a socio-historical analysis of language interpreting activity at Ofpra and an ethnography of interpreting practices in institutional encounters sheds light on the inflection of the prescriptions and proscriptions relating to the interpreters' translating mandate in the asylum administration, in the wake of the latter's neo-liberal reform. Through a largely discretionary assessment by the investigating officers, mainly minor linguistic errors and mistakes in terms of their impact on the decision on the asylum application are identified. As a sign of the asymmetry between the asylum institutions and their language interpreting services providers, the issue of professional error and mistake is therefore part of the ambiguity of the function of non-public actors located as close as possible to the investigation procedures. More broadly, it questions the language policies at work in the granting or refusal of protection. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SOPR_046_0021 (accès réservé) |