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Titre Les « retours volontaires » de l'OIM à partir du Niger : un dispositif approprié par les migrants ?
Auteur Atsu Venunye Bassah
Mir@bel Revue L'Espace Politique
Numéro no 46, 2022/1 Après le Sommet de la Valette (2015), quelles pratiques et politiques migratoires en Afrique ? + Varia
Rubrique / Thématique
Après le Sommet de la Valette (2015), quelles pratiques et politiques migratoires en Afrique ?
Résumé Cet article propose une réflexion sur le programme d'Assistance au retour volontaire et à la réintégration (AVRR) des migrants assistés au Niger par l'Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) financé par le Fonds fiduciaire d'urgence (FFU) de l'Union Européenne (UE). Le Niger, tout comme d'autres États africains est confronté au défi de la « gestion » des « flux migratoires » et subi les effets pervers de l'externalisation des politiques migratoires européennes. Le programme AVRR est utilisé comme un outil, basé sur la caractère présupposé « volontaire » du retour pour contrôler et gérer la migration dite « irrégulière », avec des résultats inverses. Plutôt que de revenir sur toutes les critiques déjà formulées à l'endroit de ce programme qui renforce la migration « irrégulière » au lieu de la réduire, notre objectif est d'analyser l'impact du FFU sur le contrôle des flux migratoires et l'instrumentalisation de ce programme par les migrants. Basé sur une enquête qualitative, notre regard se nourrit d'entretiens semi dirigés et d'observations menées avec des migrants au Niger entre 2017 et 2020. Ces entretiens ont été initiés sur deux périodes différentes à Niamey et Agadez. Primo dans le cadre de nos recherches de Master ; secundo pour notre recherche doctorale où nous avons recueilli la perception des migrants sur ce programme.. Ainsi, le changement d'identité et parfois de nationalité sont des moyens utilisés fréquemment par ces derniers comme stratégies pour bénéficier de cette assistance puis de la réintégration. En définitive, à travers ce programme, le FFU visant à assigner à résidence les migrants dans les pays de départ a davantage entraîné l'incitation au départ en migration des « non migrants » ou potentiellement migrants et la ré-migration des anciens migrants déjà assistés au Niger.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais This contribution proposes a reflection on the Assisted Voluntary Return and Reintegration (AVRR) program for migrants assisted in Niger by the International Organization for Migration (IOM) to their countries of origin financed by the Trust Fund of emergency (FFU) of the European Union (EU). Niger, as some African states, is faced with this great challenge of “managing” “migratory flows” and suffered the perverse effects of European migration policies. The AVRR program is used as a tool to control and manage irregular migration which, instead of reducing it, reinforces it. Rather than going back over all the criticisms already formulated regarding this program and the "voluntary" nature of the return, our objective is to analyze the impact of the EUTF in the context of the control of migratory flows and the instrumentalization of these programs by migrants. Based on an ethnographic survey, our view in this text is nourished by semi-directed interviews and observations carried out with migrants in Niger between 2017- 2020. These interviews were initiated over two different periods in Niamey and Agadez. Primo as part of our Master's research; and secondly for the Doctorate where we collected the perception of migrants on this return program. The change of identity and sometimes of nationality are means often used by the latter as strategies to benefit from this assistance and then from reintegration. Also, the EUTF aimed at assigning migrants to residence in the countries of departure has led to the encouragement of the departure on migration of "non-migrants" or potential migrants and the re-migration of former migrants already assisted through this program in Niger.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne https://journals.openedition.org/espacepolitique/10931