Titre | Figures nomades et revendications territoriales | |
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Auteur | Denis Retaillé | |
Revue | Cahiers d'anthropologie sociale | |
Numéro | no 21, 2020 En nomadisant | |
Page | 33-46 | |
Résumé |
La grande mobilité contemporaine, valorisée par l'usage marketing et métaphorique de la figure nomade, dilue la catégorie de classement des genres de vie. « Genre de vie » et « nomade » ne sont plus aussi sûrs que la typologie naturaliste le réclame, surtout s'il s'agit de définir des groupes humains par délimitation, avec l'espace terrestre comme support de preuve. Or il y a loin de l'espace terrestre à l'espace géographique, ce que le détour par le nomadisme peut illustrer, à la condition de déjouer certains pièges tenant aux habitudes nomenclaturales, à l'outil cartographique qui les conforte, et à certains objets-concepts malmenés comme l'ethnie et le territoire, associés par surcroît. La métaphore nomade appliquée à des pratiques de l'espace incomparables devient alors utile en forçant à s'interroger sur l'espace des représentations dominantes qui engage des jeux de pouvoir par la preuve contestable de ce qui doit être : ancrage nécessaire à l'identité ou mouvement nécessaire à la vie ? Quand toutes les mobilités et tous les ancrages ne se valent pas malgré leur enregistrement sur le seul plan réducteur et fixe de « la » carte, l'espace mobile des représentations invite à une révision des catégories d'assignation en mettant à mal quelques repères bien installés comme le lieu réduit à son site. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
The great contemporary mobility valued by the marketing and metaphorical use of the nomadic figure dilutes the category of classification of the kinds of life until reaching its frames themselves. « Kind of life » and « nomad » are no longer as sure as the naturalist typology claims, especially if it is a question of defining human groups by delimitation, with the terrestrial space as support of proof. However, there is a long way to go from terrestrial space to geographical space, which the detour through nomadism can illustrate, provided that certain traps are avoided, such as nomenclatural habits, the cartographic tool that supports them, and certain ill-treated concept-objects such as ethnicity and territory, which are associated with them. The nomadic metaphor applied to incomparable practices of space then becomes useful by forcing us to question the space of dominant representations that engage power games through the contestable proof of what must be : anchoring necessary to identity or movement necessary to life. When all mobilities and all anchorages are not equal, despite their registration on the only reductive and fixed plane of « the » map, the mobile space of representations invites to a revision of the categories of assignment by putting to evil some well installed reference marks as the place confused with its site. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CAS_021_0033 (accès réservé) |