Titre | Prise en charge pénitentiaire de la radicalisation violente et réinsertion : les paradoxes d'un dispositif sécuritaire | |
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Auteur | Iman El Feki | |
Revue | Cahiers de la sécurité et de la justice | |
Numéro | no 58, septembre 2023 La réintégration sociale des personnes condamnées pour terrorisme | |
Rubrique / Thématique | Jeunes chercheurs |
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Page | 110-117 | |
Résumé |
Cet article explore les effets potentiels du dispositif actuel de prise en charge de la radicalisation violente en détention sur les personnes détenues, prévenues ou condamnées, pour des faits de terrorisme ou des faits de droit commun mais évalués par l'administration pénitentiaire comme radicalisées. Dans une approche pragmatique, il examine les parcours de peine et leurs conséquences en regard des objectifs de réinsertion annoncés par l'institution. Il tend à montrer les difficultés de l'administration pénitentiaire à mettre en œuvre un projet de réinsertion individualisé, enchevêtré dans de multiples contraintes institutionnelles et sécuritaires, peu spécifiques à ce public.
Les enjeux de (ré)intégration sociale sont nombreux en sortie de détention, quels que soient les faits commis. Dans le cas des personnes condamnées pour des faits d'association de malfaiteurs en vue de commettre un acte terroriste (AMT), c'est tout aussi vrai, si ce n'est plus, notamment quand les faits commis, au-delà de leur matérialité, s'en prennent symboliquement à toute une partie de la société, voire à la société tout entière. Que dire de la (ré) insertion d'une personne qui non seulement a des difficultés à trouver sa place dans la société (et à qui la société a du mal à faire une place), professionnellement et socialement, mais qui en plus ne souhaite pas y appartenir voire la considère comme l'ennemie ?
La gestion pénitentiaire des personnes condamnées pour AMT est souvent considérée comme une gestion d'exception. Mais lorsqu'il s'agit de considérer le sens de la peine en détention, cet enjeu prend plutôt un sens paroxystique auprès de cette population, tout comme les difficultés de l'administration pénitentiaire (AP) à y répondre. En effet, si les paradoxes de la politique de lutte contre la radicalisation ont déjà été soulignés [Sèze, 2019], ils s'illustrent particulièrement dans le parcours de détention de ces individus. Cet article propose de contribuer à analyser les étapes et les ressorts de ce parcours de peine, tout en en observant les effets sur les possibilités de réintégration sociale1. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CSJ_058_0110 (accès réservé) |