Contenu de l'article

Titre Les vues glaciaires de Jean-Antoine Linck – un jalon de l'histoire des glaciers du Mont Blanc du xviiie au xixe siècle
Auteur Samuel U. Nussbaumer, Heinz J. Zumbühl
Mir@bel Revue Revue de Géographie Alpine
Numéro vol. 111, no 2, 2023 Les versants englacés de la haute montagne alpine : Évolution holocène et impacts de la crise climatique actuelle
Résumé Des approches interdisciplinaires sont nécessaires pour reconstruire les fluctuations des glaciers au xixe siècle, au-delà du début des mesures systématiques. Par exemple, des documents historiques ont été appliqués pour reconstituer d'anciennes étendues des glaciers sur différents sites, notamment dans la région du Mont-Blanc, qui sont très bien documentés et devenus populaires parmi les artistes, les scientifiques et les voyageurs depuis le milieu du xviiie siècle. Le Genevois Jean-Antoine Linck est probablement l'artiste à qui l'on doit le plus de vues glaciaires exceptionnelles. La préférence particulière de Linck était les régions des glaciers, qu'il a découvertes et dessinées avec une audace d'alpiniste et une exactitude de naturaliste, principalement à la gouache, bien que de nombreux croquis au crayon aient été conservés. Linck a subtilement utilisé la technique de la gravure pour créer des planches de grand format facilement reproductibles, qui ont été ensuite coloriées à la gouache et à l'aquarelle. Cette technique lui a permis de créer de nombreuses reproductions d'une même vue, tout en leur donnant un aspect unique et original. Elles sont remarquables de sérénité et de silence, tout en offrant des ambiances lumineuses. Ces illustrations introduisent la représentation réaliste de la haute montagne dans l'iconographie de la peinture genevoise et conduisent ainsi à une nouvelle forme de peinture de paysage à caractère permanent. D'un point de vue de l'histoire des glaciers, et bien que nombre de ses œuvres ne soient pas exactement datées par l'auteur, l'ouvrage de Jean-Antoine Linck est indispensable. Il représente l'ensemble de l'évolution de la mer de Glace et du glacier des Bossons, mais également d'autres glaciers, pendant la période allant de la fin du xviiie siècle jusqu'au maximum glaciaire du xixe siècle vers 1820. L'œuvre de Linck accorde au territoire du Mont-Blanc la même importance, en termes d'iconographie des glaciers, que celle de Caspar Wolf et Samuel Birmann pour les Alpes centrales suisses, ou de Thomas Ender pour les Alpes autrichiennes. Linck était donc à la fois artiste et historien des glaciers. reconstitutions glaciaires, iconographie, Jean-Antoine Linck, région du Mont-Blanc, Petit âge glaciaire
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne https://journals.openedition.org/rga/12275