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Titre Technicisation des registres de vote et participation matérielle au Cameroun
Auteur Georges Macaire Eyenga
Mir@bel Revue Réseaux (communication - technologie - société)
Numéro no 241, octobre-novembre 2023 La haine en ligne
Rubrique / Thématique
Varia
Page 239-273
Résumé Les réflexions sur la biométrie électorale en Afrique ont eu sur cette technologie un regard critique soulignant les logiques de son adoption à l'échelle du continent et les limites de sa mise en œuvre dans les processus électoraux. Le présent texte poursuit cette histoire des techniques, mais en décentrant la focale d'analyse sur la technicisation et la participation matérielle dont cette technologie est porteuse. À partir d'une étude menée à Yaoundé auprès d'Elections Cameroon, le texte analyse la manière dont la biométrie utilisée pour la constitution d'un registre de vote sécurisé et fiable, a été investie comme un mode d'engagement sur la question démocratique. Ce faisant, il s'inscrit au sein du « tournant matériel » pour saisir les qualités politiques de la biométrie, sa construction sociale et son rôle en tant que participant notable à l'utopie démocratique. L'analyse s'ancre dans les travaux de Noortje Marres sur les modalités contemporaines de la participation qui, au-delà d'informer les citoyens des problèmes publics, s'oriente de plus en plus vers une transformation des pratiques matérielles de la vie quotidienne. Il ressort de cette étude que, loin d'être une condition préalable de la démocratie, la biométrie électorale est perçue par certains acteurs comme une « technologie d'engagement » dont l'agence lui permet de s'assembler aux autres technologies de participation pour rendre agile les opérations d'enregistrement des électeurs et résoudre certaines controverses liées à l'organisation d'élections libres et transparentes.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Studies on electoral biometrics in Africa have critically examined this technology, highlighting the dynamics underlying its adoption across the continent and the limits of its implementation in electoral processes. The present article continues this history of techniques but shifts the analytical focus to the technicization and material participation associated with this technology. Based on a study conducted in Yaoundé with Elections Cameroon, it analyses the way in which biometrics, used to create a secure and reliable electoral roll, has served as a means of engaging with the question of democracy. In so doing, this article contributes to the ‘materiality turn', endeavouring to grasp the political qualities of biometrics, its social construction, and its role as a significant participant in the democratic utopia. The analysis is rooted in the work of Noortje Marres on contemporary forms of participation, which, in addition to informing citizens about public issues, is increasingly geared towards transforming the material practices of everyday life. This study shows that, far from being a prerequisite for democracy, electoral biometrics is perceived by some as a ‘technology of engagement', the agency of which enables it to articulate with other participation technologies to make voter registration operations agile, and to resolve certain controversies surrounding the organization of free and transparent elections.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RES_241_0239