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Titre La valeur des sens dans le métier d'opérateur en raffinerie de pétrole
Auteur Edwige Rémy
Mir@bel Revue Sociologie du travail
Numéro vol. 65, no 4, octobre-décembre 2023 Les Cinq sens au travail
Rubrique / Thématique
Les Cinq sens au travail
Résumé Le métier d'opérateur en raffinerie de pétrole suppose toujours aujourd'hui d'employer ses sens au travail, mais ces compétences sont peu valorisées en tant que telles au sein des organisations. Toutefois, elles sont bien plus sophistiquées que ne le laisse présager leur fiche de poste. À partir d'une ethnographie de la formation d'opérateurs débutants dans un groupe pétrolier, cet article montre comment d'anciens professionnels du secteur — devenus formateurs — et des apprentis — qui découvrent le métier — parlent de leurs sens au travail. Partant de leur propre expérience professionnelle passée au sein des unités de production, les formateurs révèlent en formation l'étendue et la finesse des compétences sensorielles utiles au poste d'opérateur. Une véritable économie sensorielle propre à la profession se dégage lors des sessions, supposant de la part des débutants de développer intentionnellement et méthodiquement le recours à trois de leurs principaux sens : la vue, l'ouïe et le toucher. Cependant, la découverte du milieu technique des usines met à l'épreuve les sens des nouveaux opérateurs. Leur acculturation sensorielle aux espaces de production, largement passée sous silence pendant leur apprentissage, met à mal le développement des compétences valorisées en formation.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais The job of oil refinery operators still requires them to use their senses at work, but these skills are not highly valued as such within organisations. Yet they are far more sophisticated than their job description would suggest. Based on an ethnography of the training of new operators in an oil company, this article shows how former professionals in the sector (who have become trainers) and apprentices (who are new to the profession) talk about their senses at work. Based on their own past professional experience in production units, during training the trainers reveal the extent and finesse of the sensory skills that are useful to operators. A real sensory economy, specific to the profession, emerges during the sessions, thus suggesting that the beginners intentionally and methodically develop the use of three of their main senses — sight, hearing and touch. However, the discovery of the technical factory environment puts the senses of new operators to the test. Their sensory acculturation to the production spaces, which is largely ignored during their apprenticeship, undermines the development of the skills valued in training.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne https://journals.openedition.org/sdt/44763