Titre | « Un dieu ne peut pas mourir. » Divergences des récits sur la défaite des Tigres de libération de l'Eelam Tamoul | |
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Auteur | Giacomo Mantovan, Lola Guyot | |
Revue | Critique internationale | |
Numéro | no 101, octobre-décembre 2023 | |
Rubrique / Thématique | Varia |
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Page | 77-98 | |
Résumé |
Après avoir mené une longue guerre contre le gouvernement sri lankais (1983-2009), suscitant de grands espoirs de victoire chez les combattants et les activistes de la diaspora tamoule, le mouvement armé des Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE) a été totalement anéanti en 2009. Bien que partageant le même objectif, les activistes de la diaspora et les anciens combattants en exil produisent des récits de cet événement très différents. Les premiers passent sous silence la destruction du mouvement armé et la mort de son dirigeant, et minimisent la défaite en déclarant que la victoire est toujours à portée de main. Les seconds racontent sans détours l'anéantissement de leur organisation, ainsi que l'effondrement qui s'est ensuivi de leur culture, de leur imaginaire et de leur manière d'être au monde. En cherchant à comprendre les raisons de ces différences, nous nous interrogeons sur les liens entre la production mémorielle et les trajectoires de mobilisation (démobilisation et remobilisation) des militants. Les efforts des vaincus pour donner sens à des années de lutte, à l'expérience de la défaite et à celle de l'impuissance politique sont ainsi analysés à l'aune des dynamiques de capitulation ou de résurrection de la lutte dans lesquelles s'inscrivent les différents acteurs. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
After waging a long war against the Sri Lankan government (1983-2009), raising high hopes of victory among combatants and activists in the Tamil diaspora, the Liberation Tigers of Tamil Eelam (LTTE) were totally annihilated in 2009. Although they share the same objective, diaspora activists and ex-combatants in exile have developed very different narratives about this event. The former, on the one hand, gloss over the destruction of the armed movement and the death of its leader and play down the defeat by declaring that victory is within reach. The latter, on the other hand, give a detailed account of the annihilation of their organisation, as well as the ensuing collapse of their culture, their imagination, and their way of being in the world. In seeking to understand the reasons for these differences, this article examines the links between memory production and the mobilisation trajectories (demobilisation and remobilisation) of activists. The efforts of defeated actors to make sense of years of struggle, the experience of defeat, and political impotence are studied in light of their various political trajectories, between capitulation and attempts to resurrect the struggle. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CRII_101_0077 (accès réservé) |