Titre | Les circonstances changeantes de l'inflation | |
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Auteur | Denis Ferrand | |
Revue | Gérer et comprendre (Annales des mines) | |
Numéro | no 154, décembre 2023 | |
Rubrique / Thématique | Gérer en inflation |
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Page | 9-13 | |
Résumé |
Après des années à en déplorer la disparition, les banques centrales n'ont pu que constater le retour en force de l'inflation au sortir des périodes de confinement de la population et d'arrêt brutal de l'économie en 2020. La question du caractère durable ou transitoire de cette résurgence de l'inflation a alimenté dans un premier temps les débats. Perçue initialement comme transitoire, en particulier en Europe, ce qui a retardé les réactions de politiques monétaires pour la juguler, cette inflation issue de chocs initiaux de nature exogène a progressivement déclenché des boucles de réaction de l'économie qui en ont renforcé le caractère durable. Au-delà des circonstances de court terme qui ont modelé l'évolution des prix, nous examinons dans ce papier dans quelle mesure le référentiel d'inflation peut être plus durablement bouleversé par les cicatrices que cet épisode pourrait laisser.
Apporter des éléments de réponse à cette question invite à décomposer le processus inflationniste en différentes phases qui le caractérisent. La résurgence d'inflation au lendemain des déconfinements a été la conséquence des profonds déséquilibres entre offre et demande qui se sont manifestés alors à l'échelle mondiale. Cette première phase est close ou presque. Elle a été suffisamment prolongée pour que l'inflation procède désormais également d'effets de second tour liés à l'accélération des revenus nominaux. Plusieurs trimestres de taux d'intérêt réels positifs et de croissance inférieure à sa tendance seraient probablement nécessaires pour que ces tensions inflationnistes s'apaisent. La première de ces conditions n'étant pas atteinte et des déterminants plus structurels s'affirmant, l'inflation serait durablement plus élevée que lors de la période antérieure à la pandémie. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
After years of lamenting the disappearance of inflation, central banks have had no choice but to note its resurgence following the periods of population confinement and the sudden economic slowdown in 2020. The question of whether this resurgence of inflation was sustainable or transitory initially fuelled debate. Initially perceived as transitory, particularly in Europe, which delayed monetary policy reactions to curb it, this inflation resulting from initial shocks of an exogenous nature gradually triggered reaction loops in the economy which reinforced its lasting nature. Looking beyond the short-term circumstances that shaped price movements, this paper examines the extent to which the inflation benchmark may be more durably disrupted by the scars left by this episode.
To answer this question, we need to break down the inflationary process into its various characteristic phases. The resurgence of inflation in the aftermath of the deconfinements was the consequence of the profound imbalances between supply and demand that emerged at that time on a global scale. This initial phase is now almost over. It was sufficiently prolonged that inflation is now also the result of second-round effects linked to the acceleration in nominal incomes. Several quarters of positive real interest rates and below-trend growth would probably be needed for these inflationary pressures to subside. If the first of these conditions is not met, and more structural factors take hold, inflation will be persistently higher than in the pre-pandemic period. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=GECO1_154_0009 (accès réservé) |