Titre | Sortir du placard en kryptonite : Le triomphe de la communauté de fans de Supergirl | |
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Auteur | Christina Dokou, Stéphanie Alkoder | |
Revue | Cahiers du genre | |
Numéro | no 75, 2023 Séries féministes | |
Rubrique / Thématique | Dossier. Séries féministes |
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Page | 173-206 | |
Résumé |
Bien que plutôt médiocre, la série télévisée Supergirl, diffusée entre 2015 et 2021 par le réseau CW et consacrée aux aventures de la cousine de Superman, s'est fait connaître pour avoir proposé, presque sans le vouloir, une interprétation de la sexualité de l'héroïne contraire au canon établi par les comics. Quand les auteurs introduisent durant la saison 2 le personnage de Lena Luthor (la sœur de l'ennemi juré de Superman, Lex Luthor, qui s'en distingue par son grand cœur) sous les traits de Katie McGrath, ils ne se doutent pas que l'actrice irlandaise va, par le charme lesbien irrésistible qu'elle dégage, transformer l'amitié prévue entre elle et Kara Danvers/Supergirl en une relation que les fans et les spectateurs et spectratrices (même non-LGBTIQ+) perçoivent immédiatement comme romantique. Sous l'impulsion des fans queer dont l'intérêt pour la série fait grimper les taux d'audience, les auteurs accordent plus d'attention à ce sous-texte alternatif et font passer la relation initialement passagère de Kara et Lena au premier plan de l'intrigue. Cependant, alors que devant le spectacle de leurs relations, les fans soulignent (à juste titre) qu'elles ne sont justifiées par aucune explication hétérosexuelle et demandent à ce que leur romance, et la bisexualité de Supergirl, soit reconnue officiellement dans le monde de la série télévisée et des comics, les auteurs de la série s'acharnent à brouiller les pistes en assortissant Lena ou Kara à des prétendants masculins ou en insistant, jusqu'à l'absurdité, sur leur statut d'« amies », au point d'être accusés de faire un usage éhonté de la stratégie de queerbaiting. Cet article décrit le développement d'un scénario alternatif centré sur la relation romantique entre les deux femmes, surnommée « SuperCorp », grâce à l'activité et l'influence « prosommatrices » (au sens d'Alvin Toffler) des fans queer. « SuperCorp » apparaît également comme la marque de l'effort actuel visant à inclure plus de personnages queer/minoritaires dans les productions culturelles, mais aussi de la possibilité que donnent aujourd'hui les médias sociaux à des fans qui n'étaient autrefois que des spectateurs passifs de faire œuvre créatrice. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Though otherwise mediocre, the CW Network television series Supergirl (2015-2021), chronicling the adventures of Superman's cousin, gained prominence for powerfully challenging the comic-universe canon of the titular heroine's sexuality, albeit unintentionally. When, during Season 2, the show cast Katie McGrath as Lena Luthor (the good sister of Superman's arch-nemesis, Lex Luthor), they did not expect that the Irish actress's strong lesbian appeal would transform the friendship scripted between her and Kara Danvers/Supergirl into something immediately perceived by fans and viewers—even non-LGBTIQ+ ones—as a deeply romantic relationship. Encouraged by the strong queer following of the show, who boosted ratings spectacularly, Supergirl writers began cultivating this alternative subtextual scenario, upgrading Kara and Lena's original short encounter into the main plot axis of the entire show. While, however, fans (rightly) clamored, seeing the two women's interactions, that “there is no heterosexual explanation for this” and demanded that their romance—and Supergirl's bisexuality—be acknowledged as canon in both the CW and the DC universes, the writers and producers of the show insisted at constantly gaslighting such expectations by either pairing Lena or Kara with male suitors or reiterating, to the point of absurdity, their status as “friends,” thus eliciting accusations of shameless queerbaiting. The article chronicles the development of “SuperCorp” (the joint moniker of Lena and Kara's relationship) as a dominant plotline even beyond the show through the “prosumptive” (to use Alvin Toffler's term) influence of queer fandom; it further hails “SuperCorp” as a sign of current cultural inclusiveness for queer/minority characters, but also of social media culture granting a creative voice to fans that in the past were merely passive viewers. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CDGE_075_0173 (accès réservé) |