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Titre Jugend ohne Gott mis en scène par Thomas Ostermeier. Quand l'écriture polyphonique interroge le réel de notre monde
Auteur Delphine Edy
Mir@bel Revue Germanica
Numéro no 73, 2023/2 Ödön von Horváth : écriture dramatique, réécritures, traductions
Page 131-144
Résumé En 2021, le public parisien aurait dû découvrir au Théâtre des Gémeaux de Sceaux la mise en scène de Thomas Ostermeier, le directeur de la Schaubühne, de Jugend ohne Gott, le célèbre roman d'Ödön von Horváth, adapté pour la scène, mais la crise sanitaire en a décidé autrement. Cette création dont la première a eu lieu au Festival de Salzbourg le 28 juillet 2019 fait partie d'un vaste projet théâtral, une tétralogie que forment Professeur Bernhardi (2016), Retour à Reims (2018), Nuit Italienne (2018) et Jeunesse sans Dieu, dans laquelle Ostermeier se confronte à la montée des idées d'extrême-droite dans le paysage politique contemporain en analysant les raisons qui sous-tendent cette évolution, ce qui l'amène à interroger les notions de responsabilité individuelle et de courage et à « fouiller la réalité », tout comme Horváth en son temps. Il s'agit dans cette contribution de montrer de quelle manière l'écriture théâtrale d'Ostermeier répond à l'écriture dramatique de Horváth, et comment le metteur en scène investit l'espace interstitiel entre le texte et la scène afin de souligner que le courage de dire la vérité appartient autant au présent qu'au passé – au livre qu'au plateau – et qu'il est plus urgent que jamais de refuser d'entrer dans « l'ère des poissons ».
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais ‪In 2021, Parisian audiences should have discovered Schaubühne director Thomas Ostermeier's production of Jugend ohne Gott, a stage adaptation of Ödön von Horváth's famous novel, at the Théâtre des Gémeaux in Sceaux, but the Covid crisis decided otherwise. It premiered at the Salzburg Festival on 28 July 2019 and is part of a vast theatrical project, a tetralogy comprising Professor Bernhardi (2016), Return to Reims (2018), Italian Night (2018) and Youth without God. These four productions confront the rise of far-right ideas in the contemporary political landscape by inquiring about the reasons underlying this development, which leads Ostermeier to question the notions of individual responsibility and courage and to “excavate reality”, just as Horváth did in his time. The aim of this contribution is to show how Ostermeier's playwriting responds to Horváth's dramatic writing, and how the director invests the interstitial space between text and stage in order to emphasise that the courage to tell the truth belongs as much to the present as to the past - to the book as to the stage - and that it is more urgent than ever to refuse to enter the “age of fishes”.‪
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=GERMA_073_0131 (accès réservé)