Titre | Essai de logopolitique. Langue, politique, historicité | |
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Auteur | Claudia Moatti | |
Revue | Astérion | |
Numéro | no 29, 2023 Pour une histoire sémantique du politique | |
Rubrique / Thématique | Dossier |
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Résumé |
L'article offre une réflexion sur la place de la langue dans l'écriture de l'histoire. La première partie rappelle l'influence récente de la linguistique sur les historiens, et évoque de manière critique les principaux travaux qui s'en sont inspirés. La deuxième partie définit le projet singulier d'une logopolitique, qui propose trois approches conjuguées : formaliste, qui consiste à travailler sur le concept initial d'une notion ; discursive, qui, mettant au jour les conflictualités d'un moment, s'attache à analyser la construction d'un discours dominant ; praxéologique, qui étudie les relations entre les mots et les pratiques politiques des différents acteurs. Dans la troisième partie, l'auteure rappelle certaines conclusions obtenues, selon cette méthode, dans son livre sur la res publica : elle montre notamment que la définition de cette notion originellement indéterminée a constitué un enjeu essentiel dans les conflits politiques de la fin de la République romaine, puis, comment res publica a servi de principe de légitimation aux empereurs, notamment contre toute menace intérieure, avant d'être utilisée à partir du IIIe siècle de notre ère comme concept civilisationnel. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
This article reflects on the place of language in the writing of history. The first part recalls the recent influence of linguistics on historians, and critically evokes the main works inspired by it. The second part defines the specific project of “logopolitics”, which proposes three combined approaches: formalist, which consists in working on the initial concept of a notion; discursive, which, by bringing to light the conflicts of a “moment”, analyses the construction of a dominant discourse; praxeological, which studies the relationships between words and the political practices of the different players. In the third part, the author recalls some of the conclusions reached, using this method, in her book on res publica: in particular, she shows how the definition of this originally indeterminate notion was a key issue in the political conflicts of the late Roman Republic, and how res publica served as a principle of legitimacy for emperors, particularly against any internal threat, before being used as a civilizational concept from the 3rd century AD onwards. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | https://journals.openedition.org/asterion/10368 |