Titre | De la république : la méthode, le mot et le concept vus du XXIe siècle | |
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Auteur | Yves Sintomer | |
Revue | Astérion | |
Numéro | no 29, 2023 Pour une histoire sémantique du politique | |
Rubrique / Thématique | Dossier |
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Résumé |
L'article discute dans une perspective de science politique les leçons à tirer de l'ouvrage de Claudia Moatti Res publica. Une histoire romaine de la chose publique. La première partie est centrée sur la méthode conceptuelle. Contre les usages positivistes de la langue et les approches essentialistes des concepts, une histoire attentive aux contextes et aux variations sémantiques est cruciale. Cette multiplicité sémantique doit à son tour être comprise comme politique. Si les oscillations de l'expression res publica nécessitent des analyses sur la courte durée, la longue durée et l'optique comparative impliquent à l'inverse de dégager des idéaux-types. La seconde partie de l'article analyse les interprétations contemporaines de la république, et les utilisations du mot. Les termes hérités de la res publica ont perdu de leur centralité politique, avec deux exceptions importantes : d'une part, la théorie politique et l'histoire des idées qui se proclament républicaines ; d'autre part, l'espace politico-intellectuel français. Dans les deux cas, la république dont il s'agit se rapproche davantage du second idéal-type dégagé par Claudia Moatti, qui met l'accent sur l'unité et le consensus, et qui envisage la res publica comme puissance publique. Les partisans contemporains du premier idéal-type, qui valorise l'action collective, le « tumulte », la citoyenneté active et la diversité de la cité, se tournent vers des termes différents, et en particulier vers celui de démocratie. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
The article discusses the lessons to be learned from Claudia Moatti's Res publica. Histoire romaine de la chose publique from a political science perspective. The first part focuses on the conceptual method. Against positivist uses of language and perspectives that essentialise concepts, history which takes contexts and semantic variations seriously is crucial. This semantic multiplicity must, in turn, be understood as political. Although the oscillations of the expression res publica require analyses focusing on the short term, the long term and the comparative perspectives imply conversely to identify ideal-types. The second part of the article analyses the contemporary interpretations of the republic, and the uses of the word. The different terms inherited from res publica have lost their political centrality, with two important exceptions: on the one hand, political theory and the history of ideas that claim to be republican; on the other hand, the French political-intellectual sphere. In both cases, the “republic” at stake is closer to the second ideal-type identified by Moatti, which emphasises unity and consensus, and considers res publica firstly as a public power. Contemporary supporters of the first ideal-type, which promotes collective action, revolt, active citizenship and the diversity of the commonwealth, tend to abandon the term republic and turn to different ones, especially democracy. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | https://journals.openedition.org/asterion/10378 |