Titre | Les régions anglophones du Cameroun, théâtre d'un conflit oublié | |
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Auteur | Serge Loungou, Serges Meye Ndong | |
Revue | L'Espace Politique | |
Numéro | no 47-48, 2022/2-3 L'urbanisme tactique + Géographie et guerre + Varia | |
Rubrique / Thématique | Géographie et guerre. Au-delà du conflit en Ukraine, quels liens ? Quelles évolutions ? |
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Résumé |
Les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest du Cameroun, traditionnellement appelées le NOSO, sont le théâtre d'un conflit armé opposant les forces gouvernementales à des milices indépendantistes. Cette confrontation asymétrique, qui plonge ses racines dans les vicissitudes du double héritage colonial franco-britannique, s'est déclenchée en octobre 2017 lorsque des militants se réclamant du Southern Cameroons Ambazonia Consortium United Front (SCACUF) ont proclamé symboliquement l'indépendance de leurs régions sous la bannière de la « République d'Ambazonie » et créé des groupuscules armés pour combattre la présence de l'État camerounais en zone anglophone. Les violences liées à cette insurrection se sont rapidement transformées en conflit armé de basse intensité dont les conséquences humanitaires et socioéconomiques sont jugées désastreuses au terme de six années d'affrontements. Le NOSO est le cadre d'un conflit oublié, entendu que la communauté internationale s'y implique a minima en termes de prise en charge humanitaire, d'attention médiatique et d'initiatives politiques et diplomatiques. Le présent article examine les fondements et les conséquences de cette négligence. Ainsi, il apparaît que le déni et la chape de plomb entretenus par les acteurs camerounais contribuent à entraver l'action de la communauté internationale dans les deux régions en proie à la violence armée, et que la faible mobilisation internationale associée à l'intransigeance des principaux protagonistes locaux favorisent l'enlisement du conflit dont le spectre des violences tend à s'étendre au-delà du foyer originel du Cameroun anglophone. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
The North-West and South-West regions of Cameroon, traditionally known as NOSO, are the scene of an armed conflict pitting government forces against pro-independence militias. This asymmetrical confrontation, which has its roots in the vicissitudes of the dual Franco-British colonial heritage, began in October 2017, when activists claiming to be from the Southern Cameroons Ambazonia Consortium United Front (SCACUF) symbolically proclaimed the independence of their regions under the banner of the "Republic of Ambazonia" and created armed militias to fight the presence of the Cameroonian state in the English-speaking zone. The violence linked to this insurgency rapidly turned into a low-intensity armed conflict, the humanitarian and socio-economic consequences of which are considered disastrous after six years of confrontation. The NOSO is the setting for a forgotten conflict, with the understanding that the international community is involved at least in terms of humanitarian care, media attention and political and diplomatic initiatives. This article examines the factors and effects of this neglect. Thus, it appears that the denial and lead screed maintained by Cameroonian actors contribute to hindering the action of the international community in the two regions plagued by armed violence, and that the weak international mobilization associated with the intransigence of the main local protagonists favors the stalemate of the conflict, the specter of which tends to extend beyond the original home of Anglophone Cameroon. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | https://journals.openedition.org/espacepolitique/11591 |