Titre | Le PKK, vecteur d'émancipation des femmes kurdes de Turquie ? | |
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Auteur | Caroline Guibet Lafaye | |
Revue | Recherches Sociologiques et Anthropologiques | |
Numéro | vol. 54, no 1, 2023 | |
Page | 95-123 | |
Résumé |
Les médias et les travaux universitaires ont porté un intérêt accru aux combattantes kurdes depuis les années 2000 sans toujours s'appuyer sur des données primaires. Afin de comprendre si cet engagement coïncide avec un processus d'émancipation, nous avons réalisé une enquête de sociologie qualitative auprès de 28 combattantes du Partiya Karkerên Kurdistan (PKK). L'originalité de la recherche est double. Il s'agit d'une part d'aborder la question de l'émancipation en tant que telle plutôt que celle de l'égalité ou des rapports de genre. Elle consiste, d'autre part, à l'envisager non pas à partir d'une étude des discours officiels du parti, mais des récits rétrospectifs des militantes. Cette perspective permet de saisir les limites de l'appropriation du discours officiel de la libération ainsi que sa portée dans les trajectoires individuelles d'engagement et les récits de soi des combattantes. Si le poids des rapports de genre dans la société patriarcale intervient dans les décisions d'engagement de la deuxième génération de militantes, la théorie de la Femme libre n'intervient que dans les discours de justification de la dernière génération de femmes engagées. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
Both the media and academics have shown increased interest in Kurdish women combatants since the 2000s, yet without always basing themselves on primary source data. In order to understand whether this engagement coincides with a process of emancipation, we have carried out a qualitative sociological survey with 28 female combatants involved in the Partiya Karkerên Kurdistan (PKK). The originality of the research is twofold. Firstly, it addresses the question of emancipation as such, rather than that of equality or gender relations. Secondly, it is not based on a study of official Party discourse but on the retrospective accounts of women activists. This perspective allow us to grasp the limits of the appropriation of the official discourse of women's liberation, as well as its impact on the individual trajectories of commitment and the self-narratives of women fighters. If the weight of gender relations in the patriarchal society intervenes in the commitment decisions of the second generation of activists, the theory of the Free Woman only intervenes in the justificatory discourse of the last generation of women guerrillas. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | https://journals.openedition.org/rsa/6038 |