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Titre Financement du nouveau nucléaire et gestion des risques dans des économies sous contrainte carbone
Auteur Jan Horst Keppler
Mir@bel Revue Responsabilité et environnement
Numéro no 113, janvier 2024 Le nouveau nucléaire
Rubrique / Thématique
À quel besoin répond un programme de nouveau nucléaire ?
Page 20-26
Résumé L'énergie nucléaire, seule technologie de production électrique à faibles émissions de carbone pouvant être dimensionnée à volonté, est appelée à jouer un rôle important pour atteindre les objectifs de zéro émission nette auxquels un nombre croissant de pays de l'OCDE se sont engagés. Toutefois, pour parvenir au niveau de puissance nucléaire installée nécessaire au cours des prochaines années et décennies, il faudra pouvoir mobiliser des quantités considérables de capitaux à des taux concurrentiels.À cette fin, l'AEN présente un nouveau cadre d'analyse des risques financiers liés à la construction de nouvelles centrales nucléaires. La minimisation du coût du capital dépend de l'optimisation de la gestion des risques financiers. Le cadre proposé ici permet de tirer deux conclusions clés. D'abord, dans un monde contraint par les émissions de carbone, les coûts en capital réels de l'énergie nucléaire et d'autres sources de production à faibles émissions de carbone sont inférieurs à ce qui est généralement supposé en raison de leur capacité à compenser le risque financier systémique. L'incorporation d'investissements dans la production d'énergie à faibles émissions de carbone peut donc réduire les risques globaux du portefeuille. Ensuite, il existe des politiques et des mesures efficaces pour réduire de manière radicale les coûts économiques et financiers d'autres composantes du risque, tels que les risques liés à la construction, les risques liés aux prix et les risques politiques.Ces conclusions s'appliquent de la même manière aux investissements privés et publics. Cependant, les gouvernements ont eux aussi un rôle important à jouer. Tout d'abord, ils doivent garantir des engagements crédibles et efficaces en faveur de l'objectif de zéro émission nette de carbone d'ici 2050. Ils doivent également mettre en œuvre les mesures nécessaires pour éliminer ou réduire les coûts économiques liés aux risques de construction, aux risques de prix et aux risques politiques. Enfin, les gouvernements peuvent intervenir en tant que promoteurs directs de projets en cas de défaillance du marché lorsque les acteurs privés ne reconnaissent pas la vraie valeur économique d'un projet nucléaire. Au-delà de la réduction des risques financiers, les gouvernements ont alors un rôle à jouer dans la mise en place de structures de gestion de projet efficaces pour les projets complexes et de grande envergure tels que la construction de nouvelles centrales nucléaires, ainsi que dans la stabilité macroéconomique.Si les mesures indiquées ci-dessous sont pleinement mises en œuvre et que les projets de nouvelles centrales nucléaires sont entièrement sans risques, les investisseurs privés et publics rivaliseront pour bénéficier des avantages d'une électricité pilotable à faibles émissions de carbone, en réduisant le rendement exigé sur le capital à des taux nettement inférieurs à ceux d'aujourd'hui.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais As the only low-carbon power generation technology that can be scaled up or down at will, nuclear power is set to play an important role in achieving the net-zero emissions targets to which a growing number of OECD countries have committed. However, achieving the level of installed nuclear capacity needed over the next few years and decades will require the ability to raise significant amounts of capital at competitive rates.To this end, the NEA is presenting a new framework for analysing the financial risks associated with the construction of new nuclear power plants. Minimising the cost of capital depends on optimising financial risk management. The framework proposed here leads to two key conclusions. First, in a carbon-constrained world, the real capital costs of nuclear power and other low-carbon generation sources are lower than generally assumed because of their ability to offset systemic financial risk. Incorporating investments in low-carbon generation can therefore reduce overall portfolio risk. Secondly, there are effective policies and measures to radically reduce the economic and financial costs of other components of risk, such as construction risk, price risk and political risk.These conclusions apply equally to private and public investment. However, governments also have an important role to play. Firstly, they must ensure credible and effective commitments to the goal of zero net carbon emissions by 2050. They must also implement the necessary measures to eliminate or reduce the economic costs associated with construction risks, price risks and political risks. Finally, governments can intervene as direct project promoters in the event of market failure when private players fail to recognise the true economic value of a nuclear project. Beyond reducing financial risk, governments then have a role to play in establishing effective project management structures for large, complex projects such as new nuclear power plants, as well as in macroeconomic stability.If the measures outlined below are fully implemented and new nuclear power plant projects are fully de-risked, private and public investors will compete for the benefits of low-carbon, controllable electricity, reducing the required return on capital to rates significantly lower than today.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RE1_113_0020 (accès réservé)