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Titre L'expropriation du corps du politique : John Fitzgerald Kennedy
Auteur Marc Arnold
Mir@bel Revue Revue française d'études américaines
Numéro no 44, avril 1990 Le corps dans la culture et la littérature américaine.
Page 12 pages
Résumé L'élégance et le charme physiques sont loin d'être neutres dans la séduction que peut exercer l'homme politique. John Fitzgerald Kennedy fut sans doute l'un des premiers aux Etats-Unis à avoir une conscience aiguë de l'éloquence des corps. Le jeune Président, toutefois, fuyait l'ostentation. Il était conscient du fait que le corps peut être une arme à double tranchant. Les corps, en outre, véhiculent des messages et des valeurs collectives et en cela ils ont tendance à échapper au contrôle du sujet. Par profession l'homme politique vit donc une forme de schizophrénie douce. Plus que d'autres, puisqu'il est porteur de projets à long terme, il doit s'accommoder de la mort et de l'expropriation du corps à laquelle il est soumis. L'homme politique, qui est en permanence sous le regard des objectifs, doit désormais apprendre à mieux faire usage de son corps. De Gaulle ne prenait-il pas des leçons auprès d'acteurs de la Comédie Française. Ronald Reagan, pour sa part, a simplement renversé l'ordre des priorités.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais Handsomeness is not a superficial element in the politician's capacity to trigger a temporary suspension of disbelief in the eyes and the mind of the beholder. J.F.K. was one of the first U.S. politicians to have a clear awareness that the body speaks eloquently. The Young President was arguably the most physically attractive president of the 20th century. Still, he was prudent in not overdoing it. He was well aware that the body is a double-edged weapon that the politician must strive to control permanently. In addition bodies bear collective values. By trade the politician experiences a form of gentle schizophrenia. And as he looks to the future and bears the burden of long term projects he must come to terms with the fact that his body is ticking away into oblivion and is, so to speak, expropriated. The politician who is constantly exposed to cameras must now learn to master his body. Didn't de Gaulle take acting lessons ? Well, Ronald Reagan simply did it the other way round.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne https://www.persee.fr/doc/rfea_0397-7870_1990_num_44_1_1393