Titre | Les heures locales : horloges de rue et espace urbain à l'époque moderne (Paris, XVIIe-XVIIIe siècles) | |
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Auteur | Louis Georges | |
Revue | Histoire urbaine | |
Numéro | no 68, décembre 2023 L'économie mixte et l'aménagement urbain | |
Rubrique / Thématique | Études |
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Page | 145-162 | |
Résumé |
Le privilège donné par les historiens des techniques à la singularité de l'objet horloger a amené l'historiographie à voir dans l'horlogerie privée le moteur de la diffusion du temps mécanique à l'époque moderne, masquant les modes d'acquisition majoritaires de l'heure, dont les horloges de rue. Cet article entend interroger la géographie, la disponibilité et la gestion de celles-ci à Paris aux XVIIe et XVIIIe siècles. En se fondant sur les archives des fabriques de paroisses, il argue que la production de l'information horaire ordinaire relève davantage de logiques pratiques de pouvoirs politiques locaux que d'un cadre technique et normatif. Les horloges de rue produisent une géographie signalétique et sont marquées par l'économie des fabriques qui en délèguent longtemps la gestion aux bedeaux et sacristains. Une approche urbaine de l'heure permet de concevoir sa relation à l'espace local, sa valeur signalétique pour des corps politiques concurrents, et rappelle que les vingt-quatre heures du jour, loin de former un cadre de vie anhistorique, sont le produit d'actions en société. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Within an historiography of timekeeping dominated by technological and economic narratives, domestic clocks and watches have been held as the main cause of the diffusion of horology within early-modern European societies. Shifting the focus toward street timepieces, this article aims to grasp the location, the supervision and the ordinary maintenance of parish clocks in Pars in the 17th and 18th centuries. Based on churchwardens' accounts, it argues that the display of clock time had more to do with local practices than technological or normative considerations. Public clocks produced a geography of hour-information, but were often neglected by parishes, leading to them being criticised by private clockmakers. An urban approach to timekeeping allows for a critique of the technological narrative of clock time: for early-modern Parisians, time was deeply embedded in a local space and depended on the signage politics of a deeply polycentric city. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RHU_068_0145 |