Titre | Centralité de la spontanéité dans les mobilisations contemporaines contre les injustices | |
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Auteur | Réjane Sénac | |
Revue | L'Homme et la société | |
Numéro | no 219, 2023/2 L'art du combat spontané | |
Rubrique / Thématique | Dossier |
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Page | 101-128 | |
Résumé |
En quoi l'analyse de ce qui fait « commun » dans les mobilisations contemporaines contre les injustices interroge-t-elle la place de la spontanéité dans les luttes sociales en France ? Nous répondrons à cette question à partir d'une enquête qualitative, menée en 2019-2020, auprès de 130 responsables d'association et d'activistes pour la justice sociale et écologique, contre le racisme, le sexisme et/ou le spécisme. Dans ces mobilisations, la réhabilitation d'une radicalité politique rend centrale une « spontanéité disruptive », au sens où elle n'est pas une étape à dépasser, mais un processus toujours à actualiser. Ces mobilisations allient la dénonciation des inégalités dans leurs causes structurelles et l'attachement à une fluidité dans le « qui », le « quoi », le « comment » et le « quand » de l'émancipation. La volonté de se déprendre du risque de recomposition de hiérarchies dans les luttes s'exprime en effet par une méfiance vis-à-vis de tout cadrage déterminé a priori et de manière stable, que cela soit d'un point de vue organisationnel, idéologique ou en termes de temporalité de l'engagement. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
How does the analysis of what makes “common” in contemporary mobilisations against injustices address the place of spontaneity in French social struggles? We will answer this question from a qualitative survey conducted in 2019-2020 of 130 association officials and activists on social and environmental justice, fight against racism, sexism and /or speciesism. In these mobilisations, the rehabilitation of a political radicality makes central a “disruptive spontaneity”, whose specificity is that it is not conceived as a stage to be overcome, but as a process to be actualised. These mobilisations combine a denunciation of inequalities that goes back to their root causes with an attachment to fluidity concerning the “who”, the “what”, the “how” and the “when” of emancipation. Indeed, they counter the risk that hierarchies might be reconstituted within their struggles by mistrusting any pre-determined and fixed framing at the levels of organisation, ideology, and temporality of commitment. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=LHS_219_0101 (accès réservé) |