Titre | Le télétravail et les organisations domestiques depuis la Covid-19 en France, en Suède et en Suisse | |
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Auteur | Julie Landour | |
Revue | Sociologie du travail | |
Numéro | vol. 66, no 1, janvier-mars 2024 | |
Rubrique / Thématique | Articles |
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Résumé |
Si la diffusion massive du télétravail à la faveur de la pandémie de Covid-19 a d'abord semblé propice à une division du travail plus égale entre les membres d'un couple, plusieurs recherches ont remis en cause cette hypothèse, signalant plutôt un maintien, voire une accentuation des inégalités entre les femmes et les hommes travaillant depuis leur domicile. L'ambition de cet article est de rendre compte des mécanismes expliquant ce fait social, à l'appui d'une enquête qualitative menée en France, en Suède et en Suisse entre octobre 2020 et juin 2021 auprès de 33 familles au sein desquelles au moins l'un des deux membres du couple biactif a principalement exercé son activité professionnelle à son domicile à partir de mars 2020. Nous documentons successivement deux phénomènes observés dans les trois pays : l'absence principale d'évolution des arrangements domestiques chez les couples de télétravailleurs, et quel que soit le degré d'égalité au sein de leurs organisations domestiques ; puis le renforcement de l'assignation domestique au sein des ménages où seules les femmes télétravaillent. Nous suggérons enfin, à l'aune du télétravail masculin, et tout particulièrement dans le cas suédois, qu'un partage plus égalitaire des tâches est possible, s'il est par ailleurs étayé par un encadrement institutionnel et des pratiques de l'égalité favorisant l'implication domestique et parentale des hommes et parallèlement l'engagement professionnel des femmes. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
While the massive diffusion of telework in the wake of the Covid-19 pandemic initially appeared to favour a more equal division of labour between the members of a couple, several studies have called this hypothesis into question, pointing instead to a maintenance or even an accentuation of inequalities between women and men working from home. The aim of this article is to provide an understanding of the mechanisms explaining this social fact, based on a qualitative survey conducted in France, Sweden and Switzerland between October 2020 and June 2021 among 33 heterosexual families in which at least one of the two members of the dual-earner couple worked mainly from home from March 2020. We successively document two phenomena observed transnationally: the absence of evolution in domestic arrangements among teleworking couples, no matter how gendered their gender division of work might be, and the reinforcement of domestic assignment within households where only women telework. Finally, in the light of male telework and in the Swedish case in particular, we suggest that a more egalitarian division of labour is possible, if it is supported by an institutional framework and equality practices that simultaneously favour men's domestic and parental involvement and women's professional commitment. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | https://journals.openedition.org/sdt/45422 |