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Titre Etats, minorités montagnardes et déforestation en Asie du Sud-Est
Auteur Georges Rossi
Mir@bel Revue Les Cahiers d'Outre-Mer
Numéro vol. 51, no 204, octobre-décembre 1998 Déforestation en Asie du sud-est.
Rubrique / Thématique
Etudes
Page 22 pages
Résumé En dépit de timides remises en cause récentes, dans toute l'Asie du Sud-Est, quel que soit l'époque, le pays ou le régime politique, les idées dominantes et le discours officiel, considèrent depuis longtemps que les pratiques agricoles des minorités montagnardes sont l'une, sinon " la " cause majeure de la déforestation assimilée à la destruction d'une formation " primaire ". Face à une telle unanimité, il n'est pas inintéressant de se demander comment cette question est née puis s'est perpétuée à travers l'histoire. N'y aurait-il pas eu construction puis pérennisation d'une " réalité subjective ", inscrite dans un certain contexte socio-culturel, puis perpétuée par les différents pouvoirs, jusqu'à aujourd'hui, pour des raisons différentes mais objectivement convergentes ? Cette image de la réalité qui a fondé et fonde encore les politiques d'intervention, tant au niveau national qu'international, coïncide-t-elle avec les faits ? Les minorités d'essarteurs sont-elles réellement responsables de la déforestation ou sont-elles des boucs-émissaires ? Leurs pratiques sont-elles prédatrices ou sont-elles instrumentalisées pour des raisons qui n'ont que peu à voir avec la " protection de l'environnement " ? Les fondements scientifiques sur lesquels s'appuient les politiques actuelles sont-ils parfaitement assurés et, en particulier, les formations forestières en cause sont-elles réellement " primaires " ou sont elles le résultat actuel d'une longue série d'interactions entre un milieu et des modes de gestion ?
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais Governments, Mountaineer Minorities, and Land Clearing. In spite of some recent interrogation on the subject, throughout the whole of Southeast Asia, regardless of the period, the country or the political regime, the dominating ideas and official discourse have for a long time now considered the farming practises of mountaineer minorities as being one, if not «the » major cause of the land clearing that has led to the destruction of a «primary » formation. Confronted with such unanimity, it is nevertheless of some interest to ask one self how this opinion came into being, then propagated over the years. Wasn't there initially a contruction, then a continuation of a «subjective reality » ins¬ cribed in a certain social-cultural context, that was then perpetuated by the different governments, right up to the present time, for different reasons, to be sure, but objectively convergent ? This picture of reality, which was and still in the basis for political action, both on the national as well as international level, does it coincide with the facts ? These minority land clearers, are they really responsible for the destruction of forest land, or are they but the scapegoats. Are their practices predatory, or are they instrumentalized for reasons that have little to do with the «protection of the environment » ? Finally, the scientific bases upon which present political action is founded, are they perfectly assured and, in particular, are the forest formations that are criticized really «primary », or are they the actual result of a long series of interactions between a natural setting and the ways in which it was managed ?
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne https://www.persee.fr/doc/caoum_0373-5834_1998_num_51_204_3704