Contenu du sommaire : Déforestation en Asie du sud-est.
Revue | Les Cahiers d'Outre-Mer |
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Numéro | vol. 51, no 204, octobre-décembre 1998 |
Titre du numéro | Déforestation en Asie du sud-est. |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Etudes
- Avant-propos - Georges Rossi p. 2 pages
- La logique de la déforestation en Asie du Sud-Est - Rodolphe de Koninck p. 28 pages Dans une région-clé de Bornéo, éléments environnementaux et éléments humains, et de même les interférences de ces éléments, sont envisagés de façon systématique comme des champs continus, dont l'étude intégrée, combinant sciences de l'homme et sciences de la nature, devrait offrir une vision différente du problème de l'interaction entre environnement et société et, par une reconstitution de l'histoire éco-culturelle de cette région, apporter un éclairage nouveau sur l'histoire de l'Asie du Sud-Est.The Logic of Deforestation in-Southeast Asia. Throughout Southeast Asia, where most countries are involved in a race for economic growth, the forest cover is receding very rapidly. In some ways, the magnitude of the retreat of the forest is reminiscent of what has occurred in the past in the now industrialized countries. For, in Europe as well as in North America and in Japan (although somewhat less in the latter case), forests were taken to task during the various phases of demographic and economic growth, agricultural expansion and overall state territorial formation and consolidation. But this «logic of deforestation» was tamed, even reversed, firstly in Europe, thanks on the one hand to the globalization of trade and the contribution of the colonies to the metropolitan needs, and, on the other, to vigourous protection, management and reforestation policies. While such policies are applied throughout most of the industrial world, deforestation rates are increasing in Southeast Asia, including in Vietnam. Here, current agricultural expansion is carried out mostly at the expense of the minority peoples and forests of the Central Highlands, notably in the province of Lam Dong. However, the conditions, whether demographic, economic or environmental, whether local or global, which had prevailed during the economic expansion phases of the now industrial countries do not apply to contemporary Southeast Asia, where the logic of deforestation seems to have run out of control.
- La gestion des espaces forestiers au Nord Vietnam. Un modèle et son application - Ghislaine Marie Mellac p. 18 pages Depuis une dizaine d'années, les terres forestières sont progressivement distribuées par l'Etat aux foyers agricoles résidant dans la région des montagnes du Nord Vietnam. Cette distribution s'assortit de mesures de gestion et d'utilisation assez restrictives afin de répondre au double objectif pour laquelle elle a été conçue : amélioration des conditions de vie des populations concernées et préservation de l'environnement. Des exemples locaux montrent cependant que ces conditions ne sont pas nécessairement respectées dans leur ensemble. En l'absence d'autres alternatives les pratiques observées après la distribution des terres relèvent parfois de la continuité d'anciennes pratiques alors que d'autres s'adaptent aux conditions foncières nouvelles. Ces ajustements se font au gré de la relative inexistence d'une autorité de contrôle, ce qui évite ainsi le plus souvent les situations de blocage. Il est possible de penser qu'ils permettront un rééquilibrage plus lent mais peut-être plus harmonieux entre besoins des populations et conditions environnementales." Forest land management in North Vietnam by Governmental and Locals Authorities ; a Model and its Application." Ten years ago, the Vietnam government began to program of forest land allocation to rural households living in mountainous areas. In order to comply with socio-economic as well as environmental objectives, forest land, when allocated, is subject to rather restrictive management conditions. Local study cases reveal that those conditions are not always respected ; some activities have indeed changed while the old manner of farming trees still prevails. Adaptation is facilitated by a very lose governmental control, and this, to be sure, prevents frictions between the exploiters and the State. It is possible that this situation slows the process of full adaptation, but it does favor a better balance between local population needs and environnemental conditions.
- Etats, minorités montagnardes et déforestation en Asie du Sud-Est - Georges Rossi p. 22 pages En dépit de timides remises en cause récentes, dans toute l'Asie du Sud-Est, quel que soit l'époque, le pays ou le régime politique, les idées dominantes et le discours officiel, considèrent depuis longtemps que les pratiques agricoles des minorités montagnardes sont l'une, sinon " la " cause majeure de la déforestation assimilée à la destruction d'une formation " primaire ". Face à une telle unanimité, il n'est pas inintéressant de se demander comment cette question est née puis s'est perpétuée à travers l'histoire. N'y aurait-il pas eu construction puis pérennisation d'une " réalité subjective ", inscrite dans un certain contexte socio-culturel, puis perpétuée par les différents pouvoirs, jusqu'à aujourd'hui, pour des raisons différentes mais objectivement convergentes ? Cette image de la réalité qui a fondé et fonde encore les politiques d'intervention, tant au niveau national qu'international, coïncide-t-elle avec les faits ? Les minorités d'essarteurs sont-elles réellement responsables de la déforestation ou sont-elles des boucs-émissaires ? Leurs pratiques sont-elles prédatrices ou sont-elles instrumentalisées pour des raisons qui n'ont que peu à voir avec la " protection de l'environnement " ? Les fondements scientifiques sur lesquels s'appuient les politiques actuelles sont-ils parfaitement assurés et, en particulier, les formations forestières en cause sont-elles réellement " primaires " ou sont elles le résultat actuel d'une longue série d'interactions entre un milieu et des modes de gestion ?Governments, Mountaineer Minorities, and Land Clearing. In spite of some recent interrogation on the subject, throughout the whole of Southeast Asia, regardless of the period, the country or the political regime, the dominating ideas and official discourse have for a long time now considered the farming practises of mountaineer minorities as being one, if not «the » major cause of the land clearing that has led to the destruction of a «primary » formation. Confronted with such unanimity, it is nevertheless of some interest to ask one self how this opinion came into being, then propagated over the years. Wasn't there initially a contruction, then a continuation of a «subjective reality » ins¬ cribed in a certain social-cultural context, that was then perpetuated by the different governments, right up to the present time, for different reasons, to be sure, but objectively convergent ? This picture of reality, which was and still in the basis for political action, both on the national as well as international level, does it coincide with the facts ? These minority land clearers, are they really responsible for the destruction of forest land, or are they but the scapegoats. Are their practices predatory, or are they instrumentalized for reasons that have little to do with the «protection of the environment » ? Finally, the scientific bases upon which present political action is founded, are they perfectly assured and, in particular, are the forest formations that are criticized really «primary », or are they the actual result of a long series of interactions between a natural setting and the ways in which it was managed ?
- Exploitation et dégradation des forêts indonésiennes : la "dérive orientale" - Frédéric Durand p. 14 pages La «mise en valeur » des forêts indonésiennes à l'époque moderne peut se décomposer schématiquement en trois phases. Jusqu'au milieu des années 1960, l'agriculture et l'exploitation forestière se sont largement concentrées sur Java et des régions limitées des îles extérieures. De 1967 à 1989, l'intérêt des autorités et des investisseurs s'est orienté vers Sumatra et Kalimantan, où s'est concentré l'essentiel des projets de déplacements de la population et de concessions forestières. Depuis le début des années 1990, avec la dégradation des forêts de l'ouest de l'archipel, les activités se sont déplacées vers l'Est. Ce phénomène a entraîné une fragilisation généralisée des espaces naturels et est responsable de la destruction de plus de deux millions d'hectares de forêt lors des incendies de 1997/98.Tropical Forests and Traditional social Groups in Borneo ; Towards a "Continuous" Regional History of the Environment and its Subsistence Systems. In a key region of Borneo, environmental and population factors, and the interaction between them, are all systematically regarded as continuous -or as factors generating continuity-which can be the object of integrated studies combining the biological and social sciences, with the aims of providing an alternative point of view on the question of the interactions between environment and society and, through a reconstruction of the eco-cultural history of this region, of allowing new insights into the history of Southeast Asia.
- Forêts tropicales et sociétés traditionnelles à Bornéo : Vers une histoire régionale "en continu" de l'environnement et des systèmes de subsistance - Bernard Sellato p. 20 pages Dans une région-clé de Bornéo, éléments environnementaux et éléments humains, et de même les interférences de ces éléments, sont envisagés de façon systématique comme des champs continus, dont l'étude intégrée, combinant sciences de l'homme et sciences de la nature, devrait offrir une vision différente du problème de l'interaction entre environnement et société et, par une reconstitution de l'histoire éco-culturelle de cette région, apporter un éclairage nouveau sur l'histoire de l'Asie du Sud-Est.Tropical Forests and Traditional social Groups in Borneo ; Towards a "Continuous" Regional History of the Environment and its Subsistence Systems. In a key region of Borneo, environmental and population factors, and the interaction between them, are all systematically regarded as continuous -or as factors generating continuity-which can be the object of integrated studies combining the biological and social sciences, with the aims of providing an alternative point of view on the question of the interactions between environment and society and, through a reconstruction of the eco-cultural history of this region, of allowing new insights into the history of Southeast Asia.
- Nos collaborateurs - p. 1 page
- Avis aux auteurs - p. 1 page