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Titre L'urbanisation face aux systèmes naturels : le cas de Cotonou
Auteur Christophe Okou
Mir@bel Revue Les Cahiers d'Outre-Mer
Numéro vol. 42, no 168, octobre-décembre 1989
Rubrique / Thématique
Etudes
Page 13 pages
Résumé Avant les années 1960 où le développement de Cotonou se faisait essentiellement sur le cordon de sable, les crises du milieu naturel étaient limitées. L'accroissement considérable de la population urbaine, dont le taux s'évalue aujourd'hui à 8,3 % par an, a conduit à une demande, en augmentation constante, de terres à bâtir. Depuis une trentaine d'années, la pratique en matière d'urbanisme a consisté à simplement poursuivre les plans coloniaux «d'alignement» suivant une trame de voirie rectangulaire conçue pour les interventions policières rapides. Les lotissements et recasements officiels ont ainsi initié et légalisé l'urbanisation des bas-fonds et des zones basses, bloquant le système naturel d'évacuation des eaux pluviales et des crues sans qu'aucun moyen d'assainissement correspondant ne soit prévu. Parallèlement, les installations portuaires ont modifié le système des échanges entre le lac Nokoué et la mer, tandis que la densification de l'habitat a continué d'imperméabiliser le sol, augmentant le ruissellement. La ville, dont le quart des superficies urbanisées est constitué de bas-fonds, se trouve confrontée chaque année à des inondations spectaculaires et brutales dans les maisons et sur les voies de circulation. On note une accélération dans la dégradation du milieu naturel et du cadre de vie : pollution de l'eau, recrudescence des moustiques et des maladies infectieuses pénalisant gravement les populations. Une amélioration de la situation par des mesures ponctuelles est difficile comme le montre largement la pratique de ces dernières années. La situation demande plutôt une action d'ensemble sur la base d'un plan qui intégrerait la responsabilité et le savoir-faire propres des populations, enfin considérées comme les véritables acteurs de leur progrès.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais Urbanization and Natural System of Rain Water Flood Drainage of Cotonou. Before the 1960"s as the city of Cotonou mainly developed on the sandy littoral, environmental deterioration was somewhat restricted. The tremendous increases of the population -its rate of increase is currently estimated at 8,3 % per year- has resulted in an ever-rising demand for building tracts of land. For about thirty years, town-planning practices have simply consisted in carrying on with the colonial «straight lining» plans. This rectangular layout was conceived for swift police intervention. As a result, the occupation of the land operated by the administration has initiated and legalised the urbanisation of swamps and lowlands, thus thwarting the natural system of rain water and flood drainage. No appropriate means of sanitation has been devised. The port infrastructures, on the other hand, have modified the system of exchanges between lake Nokoué and the Atlantic Ocean whereas the increase in the density of houses has continued to make the soil waterproof thus favouring the running of the waters. The town, of which a quarter of the urbanised areas is made of lowlands, has to face every year dramatic and brutal inundations with water overflooding houses and streets. The consequence of this is the accelerated deterioration of the natural environment and of the living conditions : the pollution of the water, the increase of the mosquito population, and the spread of infections diseases which cause serious damages to the people. It is difficult to improve the situation by punctual solutions as has been the course of action in recent years. The solution which is required is rather a global planning which calls upon the sense of responsability and know-how of the people themselves, so that they feel they are the true agents of their own advancement.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne https://www.persee.fr/doc/caoum_0373-5834_1989_num_42_168_3322