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Revue | Les Cahiers d'Outre-Mer |
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Numéro | vol. 42, no 168, octobre-décembre 1989 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Etudes
- L'infection à V.I.H. et le SIDA en Afrique noire : facteurs d'épidémisation et de régionalisation - Jeanne-Marie Amat-Roze p. 23 pages Après être passé d'un mode de transmission sporadique à un mode épidémique au début des années 1980, l'infection à V.I.H. (virus de l'immuno-déficience humaine) et son stade le plus grave, le SIDA, ont gagné la totalité des Etats de l'Afrique noire. A la différence du schéma épidémiologique de l'Amérique du nord et de l'Europe, où deux populations à risque (homosexuels et toxicomanes) concentrent les deux tiers des cas, en Afrique noire la maladie affecte la population générale. Mais sa sélectivité spatiale est grande. Les capitales et les villes étapes sont les lieux épidémio-logiquement dangereux. Des facteurs démographiques et spatiaux participent à la géographie de l'infection. L'analyse de l'évolution des flux-marchandises et populations des Etats enclavés de l'Afrique des Grands Lacs permet de formuler une hypothèse de régionalisation.The Infectious Diseases -Immunization Deficiency Virus (I.D.V.) and AIDS -in Black Africa ; Regional and Epidemic Factors. After having gone from a stage of sporadic transmission to an epidemic one at the beginning of the 1980 s, infections due to the Immunization Deficiency Virus and its more acute form, AIDS , have attained the totality of the nations of Black Africa. Differing from the epidemic pattern observed in North America and Europe, where two exposed population groups (homosexuals and drug addicts) comprise two-thirds of the cases, the illness affects the overall population of Black Africa. But its spatial selectivity is great. Capitals and main cities and towns are the most dangerous epidemic centers. Spatial and population factors are important when mapping the geography of the infection. An analysis of the evolution of movements - merchandise as well as populations - of the landlocked countries of the Great Lakes region of Africa leads the author to formulate a hypothesis involving regional considerations.
- Paludisme et anophélisme dans une métropole indienne - Alain Vaguet p. 19 pages Ce texte est la version réactualisée d'un chapitre d'une thèse de géographie de la santé soutenue en 1986 à Rouen. Le complexe paludéen urbain indien est présenté à travers l'exemple de la métropole bi-millionnaire de Hyderabad. La relation malaria-pauvreté est discutée : les manoeuvres itinérants qui construisent les immeubles sont supçonnés d'être les responsables de la transmission et de sa focabilisation dans les centres -villes. Dans ces quartiers centraux, si les biotopes producteurs de vecteurs semblent anthropiques etpérennes, la répartition saisonnière des cas détectés ne diffère guère de celle de 1'hinterland rural.Malaria and Anophelism in an Indian Metropolis. This text is the updated version of a chapter from a geography thesis on health that was defended in Rouen in 1986. The Indian urban malaria complex is presented by means of the example of the two million population city of Hyderabad. The relationship malaria-poverty is discussed. Itinerant construction labor that erects buildings is suspected as being responsible for the transmission and focalization of malaria in city centers. In these center neighbourhoods, if the biotope vector producers seem anthropic and perennial, the seasonal distribution of the cases detected doesn't differ at all from that of the rural hinterland.
- L'onchocercose, une endémie en voie de disparition au Burkina Faso - Guy Neuvy p. 17 pages L'onchocercose, encore appelée «cécité des rivières» est une maladie grave, à évolution lente, due à l'accumulation dans l'organisme humain de filaires transmises par des moucherons appartenant au groupe des simulies. Ces filaires finissent par se fixer dans le tissu conjonctif, entraînant la cécité totale du malade. Les larves des simulies ont besoin d'une eau très oxygénée pour vivre ; leurs gîtes se situent donc dans les rapides des rivières, ou dans des chutes de barrages, à quelques centimètres sous la surface de l'eau. La fixité des gîtes entraîne une localisation précise de l'onchocercose qui, de ce fait, est à caractère endémique. Au Burkina Faso, cette endémie existe dans les vallées du sud-ouest, dans celle du Mouhoun (ex-Volta Noire), surtout à partir de son confluent avec la Bougouriba, vallée où règne également l'onchocercose ; puis au sud du pays, les vallées de la Sissili, du Nazinon (ex-Volta Rouge), du Nakambe (ex-Volta Blanche), de la Kompienga et de la Pendjari qui sont pourtant toutes des rivières périodiques. Certains lieux de ces vallées furent désertés, notamment lorsque le taux de cécité totale atteignait 5 % de la population. En 1976, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) entreprit une lutte systématique contre cette endémie. Le moyen le plus sûr était de détruire les larves là où elles se développaient. Des larvicides furent épandus par voie aérienne : très vite, les résultats furent excellents mais, peu à peu, certaines larves manifestèrent une forte résistance. C'est donc un programme d'action continue qui est actuellement poursuivi, avec de nouveaux produits chimiques. D'autre part, une chimiothérapie simple est à l'étude, ce qui permettrait alors d'éradiquer complètement cette grave endémie qui sévit non seulement au Burkina Faso, mais aussi dans toute l'Afrique occidentale et une partie de l'Afrique centrale. Actuellement, on assiste à un intense flux migratoire de paysans, vers des vallées naguère désertées, celle du Nakambe notamment, et aujourd'hui éradiquées. L'onchocercose peut être considérée, maintenant, comme totalement maîtrisée au Burkina Faso.Onchocerciasis (River Blindness), a disappearing endemia inBurkina Faso. Onchocerciasis has been one of the most serious endemia in Burkina Faso. This disease is also called river blindness because it makes people blind and is linked to the presence of flowing water. Because of this disease, fertile valleys remained uninhabited and unexploited. Since 1974, the World Health Organisation (W.H.O.) has been conducting an efficient program against the disease ; larvicides are spread upstream, the habitat of larva of the simuli fly (vector ot the disease) which larva develop within the flowing water of rivers. In 1988, onchocerciasis was practically eradicated from Burkina Faso. However, a monitoring program must be set up and enforced to avoid a return ot the simuli fly from neighbouring regions.
- Migrations, urbanisation et santé dans le Pacifique Sud - John Connell p. 29 pages Les archipels du Pacifique sud voient se développer dans leur ensemble d'importants déplacements de population : développement des migrations internationales vers des destinations extérieures au Pacifique sud, descente des populations montagnardes vers les côtes, dépeuplement des petites îles au profit des plus grandes, migrations circulaires de faible amplitude. Mais la population insulaire continue à augmenter et vit dans une dépendance alimentaire croissante tandis que des déséquilibres nutritionnels apparaissent ou se renforcent dans une économie de transition qui se met en place.Migrations, Urbanization and Health in the South Pacific. The archipelagoes of the South Pacific are experiencing rather important population movements. These consist of international migrations towards destinations outside of the South Pacific, descent of mountain inhabitants towards the coasts, depopulation of the small islands to the benefit of the larger ones, and circular migrations of rather low volume. But the island populations continue to increase and live in a climate of growing food dépendance, while nutritional imbalances are appearing or becoming more serious in the transitional economic system that has come into existence.
- L'urbanisation face aux systèmes naturels : le cas de Cotonou - Christophe Okou p. 13 pages Avant les années 1960 où le développement de Cotonou se faisait essentiellement sur le cordon de sable, les crises du milieu naturel étaient limitées. L'accroissement considérable de la population urbaine, dont le taux s'évalue aujourd'hui à 8,3 % par an, a conduit à une demande, en augmentation constante, de terres à bâtir. Depuis une trentaine d'années, la pratique en matière d'urbanisme a consisté à simplement poursuivre les plans coloniaux «d'alignement» suivant une trame de voirie rectangulaire conçue pour les interventions policières rapides. Les lotissements et recasements officiels ont ainsi initié et légalisé l'urbanisation des bas-fonds et des zones basses, bloquant le système naturel d'évacuation des eaux pluviales et des crues sans qu'aucun moyen d'assainissement correspondant ne soit prévu. Parallèlement, les installations portuaires ont modifié le système des échanges entre le lac Nokoué et la mer, tandis que la densification de l'habitat a continué d'imperméabiliser le sol, augmentant le ruissellement. La ville, dont le quart des superficies urbanisées est constitué de bas-fonds, se trouve confrontée chaque année à des inondations spectaculaires et brutales dans les maisons et sur les voies de circulation. On note une accélération dans la dégradation du milieu naturel et du cadre de vie : pollution de l'eau, recrudescence des moustiques et des maladies infectieuses pénalisant gravement les populations. Une amélioration de la situation par des mesures ponctuelles est difficile comme le montre largement la pratique de ces dernières années. La situation demande plutôt une action d'ensemble sur la base d'un plan qui intégrerait la responsabilité et le savoir-faire propres des populations, enfin considérées comme les véritables acteurs de leur progrès.Urbanization and Natural System of Rain Water Flood Drainage of Cotonou. Before the 1960"s as the city of Cotonou mainly developed on the sandy littoral, environmental deterioration was somewhat restricted. The tremendous increases of the population -its rate of increase is currently estimated at 8,3 % per year- has resulted in an ever-rising demand for building tracts of land. For about thirty years, town-planning practices have simply consisted in carrying on with the colonial «straight lining» plans. This rectangular layout was conceived for swift police intervention. As a result, the occupation of the land operated by the administration has initiated and legalised the urbanisation of swamps and lowlands, thus thwarting the natural system of rain water and flood drainage. No appropriate means of sanitation has been devised. The port infrastructures, on the other hand, have modified the system of exchanges between lake Nokoué and the Atlantic Ocean whereas the increase in the density of houses has continued to make the soil waterproof thus favouring the running of the waters. The town, of which a quarter of the urbanised areas is made of lowlands, has to face every year dramatic and brutal inundations with water overflooding houses and streets. The consequence of this is the accelerated deterioration of the natural environment and of the living conditions : the pollution of the water, the increase of the mosquito population, and the spread of infections diseases which cause serious damages to the people. It is difficult to improve the situation by punctual solutions as has been the course of action in recent years. The solution which is required is rather a global planning which calls upon the sense of responsability and know-how of the people themselves, so that they feel they are the true agents of their own advancement.
- L'infection à V.I.H. et le SIDA en Afrique noire : facteurs d'épidémisation et de régionalisation - Jeanne-Marie Amat-Roze p. 23 pages
Chroniques
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