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Titre L'agriculture dans la ville : l'exemple de Bangui
Auteur François Villien
Mir@bel Revue Les Cahiers d'Outre-Mer
Numéro vol. 41, no 163, juillet-septembre 1988
Rubrique / Thématique
Etudes
Page 20 pages
Résumé Bangui, comme bien des villes d 'Afrique Noire, connaît une activité agricole intra-urbaine importante. Cette agriculture traduit la pauvreté de la population qui se réfugie dans les activités primaires pour subsister. L'agriculture citadine peut se cantonner aux abords des maisons, sans sortir de la concession et peut alors être qualifiée d'intra-domaniale, mais elle peut aussi être pratiquée en dehors du domaine familial et être considérée comme extra-domaniale. L'agriculture au sein de la concession comprend deux éléments. Le jardin de case, tout d'abord, est vivrier : il est de faible taille, bien soigné, engraissé par les déchets domestiques, et permet à la ménagère de disposer des quelques ingrédients qui peuvent lui manquer. C'est une culture désordonnée qui mélange condiments, petits légumes et plantes médicinales : c'est une micro-polyculture. Le champ de case, ensuite, est plus vaste, et apparaît surtout dans les concessions de grande taille. Autrefois destiné à l'auto-consommation, il permet aujourd'hui de procurer un peu d'argent à la famille. Contrairement au jardin, il comprend une seule culture par planche, généralement du manioc. Il rappelle en cela les cultures pratiquées en dehors de la concession. L'agriculture extra-domaniale utilise souvent les vides ponctuant la trame de l'habitat dans les quartiers périphériques. Elle comprend les champs de quartiers, vivriers ou de rapport, les maraîchages, agriculture de rapport couvrant les meilleurs sols et les cultures de front pionnier. Ces dernières occupent les terrains avant la construction des maisons. Elles comprennent donc des champs provisoires qui progressent en avant des constructions. Quand les terres sont très bonnes cependant, ce rôle de précurseur de l'habitat s'estompe et les champs se fixent, gênant ainsi l'extension spatiale de la ville. L'agriculture doit-elle subsister à Bangui ? Oui, puisqu'elle est nécessaire à la survie de nombreux foyers, tout en permettant de mieux intégrer la ville dans son espace nourricier.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais Agriculture in the City : the example of Bangui -As the case with quite a number of cities in Black Africa, Bangui possesses an important inter-urban agricultural activity. It should be noted that this form of agriculture reflects the overall poverty of the populations, which seek refuge in primary activities in order to eke out a living. City agriculture can be practiced near houses, without leaving the framework of the concession : it can thus be qualified as inter-domain, but it can also be exercised outside of the familly domain and then be considered as extra-domain. Agriculture practiced in the heart of the concession consists of two elements. The «jardin de case» (hut garden), to begin with, is for foodstuff production. It is of small size, welltended, fertilized with household wastes, and enables the housewife to have at close hand ingredients that she might otherwise lack. The crops are of mixed variety : condiments, small vegetables and medicinal plants ; a micro multiculture is involved. The «champ de case» (hut field), next, is much larger. It is found particularly in large-size concessions. Formerly intended for self-consumption, it today enables the family to earn some money. Unlike the garden, it consists of a single crop per plot, usually manioc. In this respect, it resembles the fields farmed outside of the concession. Extra-domain agriculture often employs empty land interspersed among dwellings in the peripheral districts. It includes the district fields, either those planted uniquely for foodstuff production or to supplement family income, truck farms, income crop farms covering the best soils, and crops ot the pioneer front The latter fields occupy the terrain before home construction has begun. They thus include temporary fields that are spread out ahead of building. When the quality of the land is very good, however, this role of preceeding dwelling construction vanishes and the fields become permanent, thus interfering with the spatial extension of the city. Should agriculture continue to exist in Bangui ? Yes, because it is necessary for the survival of many family units, and at the same time it enables the city to integrate itself better into its food supply space.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne https://www.persee.fr/doc/caoum_0373-5834_1988_num_41_163_3270