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Titre Féminisme, agriculture et risque dans Weeds, roman d'Edith Summers Kelley
Auteur Gisèle Sigal
Mir@bel Revue Management & sciences sociales
Numéro no 12, janvier-juin 2012 Humanisme – Mutuellisme – Solidarité
Page 108-120
Résumé La perception du risque renvoie vers de multiples déclinaisons. En littérature, la romancière Edith Summers Kelley (1884-1956) prend des risques et amène le lecteur à comprendre la complexité sous-jacente du labyrinthe de la pensée à travers son roman Weeds (1923). Une première lecture superficielle présente la vie de l'héroïie Judy Pippinger Blackford dans le Kentucky rural des années 1900-1920 sur fond de culture de tabac. L'infortune d'une pauvre paysanne aux prises avec l'adversité est dépeinte en surface. Toutefois, il est nécessaire de dépasser l'apparente trame de fond simple et linéaire sur la lutte d'une femme pour survivre dans un environnement familial éprouvé et un ordre social inique. L'auteure compatit et comprend la situation de ces femmes mais elle critique aussi leur sort et condamne en filigrane leur passivité, ce qui est une prise de risque majeure compte tenu de l'époque donnée. Les stratagèmes utilisés par la romancière façonnent de manière occulte le thème central du roman, à savoir que le bien-être des femmes passe par le contrôle des naissances. Ce thème subversif pour l'époque cache bien son jeu. Dans ses notes, Kelley va plus loin en insinuant que le titre même du roman ferait allusion aux grossesses non désirées et non aux mauvaises herbes qu'il faut sans cesse enlever. Il faut donc déjouer les fausses pistes et parvenir à comprendre la gestion de ce risque bien dissimulé sous l'apparente simplicité du roman.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=MSS_012_0108