Titre | Hiroshima et l'entreprise : management, gouvernance et dialogue social | |
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Auteur | Hubert Landier | |
Revue | Management & sciences sociales | |
Numéro | no 22, janvier-juin 2017 Mieux-être au travail : repenser le management et l'émergence de la personne | |
Rubrique / Thématique | Essai |
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Page | 129-139 | |
Résumé |
En évoquant « l'obsolescence de l'homme », le grand philosophe autrichien Günther Anders s'attaque à la division des tâches, dans les grandes entreprises, qui a pour effet de priver de sens les tâches que le travailleur doit exécuter. Il en résulte que la finalité de l'organisation dans laquelle elles s'insèrent lui échappe. Ainsi peut-il être conduit à apporter sa contribution à une action collective contradictoire avec les valeurs qui l'animent. Et de prendre pour exemple, l'un des pilotes de l'US Air Force qui fut amené sans même le savoir à participer au raid aérien qui allait larguer la bombe atomique sur Hiroshima.
Peut-il en être autrement ? Cela supposerait que la finalité de l'entreprise ne se limite pas aux seuls intérêts des investisseurs, ce qui impliquerait une réforme profonde de son cadre institutionnel. Les techniques de management ne sont que du vent en l'absence d'une triangulation avec la légitimité de la gouvernance et la qualité du dialogue social. Mais un tel programme supposerait une transformation en profondeur du cadre institutionnel de l'entreprise. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
In one of his books, Günther Anders, the great Austrian philosopher, observe that the division of work between workers, in large enterprises, deprives often each worker of the sense of what he is doing. So, he cannot have access to the global sense of the organization in which he is involved. It is the reason why he participates sometimes to a collective action in contradiction with his own convictions. Anders gives as an exemple the case of one of the pilots of the Air Force raid aimed at the atomic bombing on Hiroshima in 1945. Can it be otherwise ? It should be necessary for the enterprise to consider, not only investers interests, but equally employees interests. A radical modification of the law would be necessary for this purpose. Good management is not enough for workers to be really involved in the common action. This purpose requires a coherence between the management, the human relations, the negociation with the unions, the relations with the community and the aims of the organization. For companies, this means a global change of their institutional and legal frame. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=MSS_022_0129 |