Contenu de l'article

Titre Rendre tolérable l'absence de relogement dans l'intervention publique en bidonville, à Mayotte
Auteur Mégane Aussedat
Mir@bel Revue Géocarrefour
Numéro vol. 97, no 2, 2023 Habitats informels et migrations: 10 ans de résorption des bidonvilles en France (2011-2021)
Rubrique / Thématique
Articles
Résumé Comment l'exceptionnalité des normes qui caractérise l'action publique en bidonville en France métropolitaine se décline-t-elle dans les territoires ultramarins français, où le droit commun se trouve constamment négocié au nom de particularités locales ? Cet article se propose de répondre à cette question à partir de l'analyse de l'évacuation d'un bidonville conduite à Mayotte en 2021. Dans le cas étudié, cette exceptionnalité prend la forme du détournement d'un instrument d'action publique issu du champ migratoire et sécuritaire au profit d'un projet urbain. Dans les discours des acteurs communaux demandeurs de cette opération, ce choix et donc l'absence de relogement temporaire des occupants qui en découle sont justifiés par une double spécificité : celle du territoire, qui réside dans la faiblesse des capacités institutionnelles locales (manque d'ingénierie, absence de ressources en logement temporaire, défaillances du secteur privé), et celle des occupants, construite à travers un prisme ethnicisant.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais How does the exceptionality of norms that characterises public action towards slums in metropolitan France play out in the French overseas territories, where local particularities tend to prevail over common law? This article aims to answer this question by analysing a slum clearance operation conducted in Mayotte, in 2021. In this case study, this exceptionality can be seen in the misappropriation of a public action instrument from its original field (migration and security policies) to the benefit of an urban project. In the discourse of the municipal actors who requested this operation, this choice, and, consequently, the absence of temporary rehousing of the occupants, appear as a tolerable fact, justified by a double specificity: of the territory, which lies in the weakness of local institutional capacities (lack of engineering, lack of temporary housing solutions, private sector failures), and of the occupants seized through an ethnicizing prism.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne https://journals.openedition.org/geocarrefour/21826