Titre | La vie rurale de l'Ile des Pins (Nouvelle-Calédonie) | |
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Auteur | Jean-Pierre Doumenge | |
Revue | Les Cahiers d'Outre-Mer | |
Numéro | vol. 28, no 109, janvier-mars 1975 | |
Rubrique / Thématique | Etudes |
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Page | 38 pages | |
Résumé |
L'Ile des Pins appartient au territoire de Nouvelle-Calédonie. C'est un ancien platier corallien établi autour d'un bloc de roches ignées recelant du nickel. Sa population est à 97 % mélanésienne. Elle se subdivise en trois groupes d'importance inégale. Le plus nombreux s'est mis en place en plusieurs phases avant le XVIIIe siècle. Le second, à qui revient la grande chefferie, s'est installé vers 1700. Le troisième est arrivé en 1879 ; il s'agit d'un groupe de familles originaires de la côte ouest de la Nouvelle-Calédonie, qui ont participé de près ou de loin à la révolte de 1878.
L'administration française a grandement affecté la vie rurale de l'Ile des Pins en y implantant un pénitencier pendant plus de quarante ans. La partition a entraîné des mouvements de population. D'autre part la présence d'une mission catholique au sud-est de l'Ile a provoqué le regroupement de l'ensemble de la population en une seule agglomération. Vao est actuellement le plus grand village mélanésien du territoire.
L'activité agricole s'inscrit sur des périmètres définis bien avant l'arrivée des Européens. Les terroirs ont été conquis sur la forêt qui devait recouvrir originellement toute la plate-forme corallienne et une grande partie du massif minier. La surface agricole utile est évaluée à 2 073 ha en 1973. Elle s'inscrit dans une zone dépressionnaire au contact des deux unités géologiques.
La tenure des terres a peu varié dans ses principes depuis plusieurs décennies : la copropriété est la règle ; mais l'exploitation est de plus en plus individualiste. L'Ile des Pins n'abrite aucune plantation commerciale comme c'est le cas en Grande Terre néo-calédonienne. Le système agricole encore en vigueur s'est constitué autour de la culture de l'igname, nourriture traditionnelle des Mélanésiens.
Depuis plusieurs années, une part importante de la population adulte se consacre à des tâches extérieures à la vie tribale. En 1973, 215 adultes alimentent des migrations de travail ; 135 d'entre eux sont des salariés permanents en poste hors de leur île d'origine. Ces migrations provoquent un afflux de ressources monétaires, malheureusement très mal utilisées. Aussi l'Ile des Pins se vide-t-elle de sa population la plus active. La proximité de Nouméa, les hauts salaires des secteurs industriels et commerciaux encouragent l'exode rural. Et ce d'autant plus que dans l'immédiat aucune activité rurale n'arrive à compenser le déclin de l'agriculture vivrière traditionnelle. Source : Éditeur (via Persée) |
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Résumé anglais |
The rural life of the Isle of Pines.
The Isle of Pines belongs to the territory of New Caledonia. It is an old coral plateau built round a block of igneous rock containing nickel. Its population is 97 % Melanesian. This population is divided into three groups of unequal size. The most numerous group settled in various periods before the 18th century. The second, to which the big chieftancy belongs, appeared towards 1700. The third arrived in 1879 ; it consists of a group of families that originate from the West Coast of New Caledonia and who participated in one way or another in the revolt of 1878.
The French administration greatly affected the rural life of the Isle of Pines by establishing in it a penitentiary for more than forty years. This resulted in population movements. Furthermore, the presence of a Catholic mission in the southeastern sector of the island had the effect of regrouping the entire population into a single agglomeration. Vao is at present the largest Melanesian village in the territory.
Agricultural activity is conducted in areas that were already delimited for farming long before the arrival of Europeans. Land had been reclaimed from the forests, which originally must have covered the whole of the coral plateau and a good part of the mineral massif. The useful agricultural area was estimated in 1973 to total 2,073 hectares. They are located in a low-lying region in contact with the two geological units.
Land tenure has varied ilittle as respects manner since many decades : coproperty is the rule. But exploitation is more and more on a private ownership basis. The Isle of Pines has no commercial plantations, as is the case in New Caledonia's Grande Terre. The agricultural system still in widespread use is based on the growing of yams, the traditional food of the Melanesians.
Since several years, a large part of the adult population devotes itself to tasks outside of the tribal life. In 1973, 215 adults were occupied in work elsewhere ; 135 of them are salaried employees whose jobs are located outside of their island of origin. These emigrations provide an inflow of monetary funds, unfortunately very badly utilized. Little by little the Isle of Pines is losing its active worker population. The proximity of Noumea and the high salaries offered by industry and commerce encourage rural exodus. And this is occurring at a time when there are no immediate prospects for new rural activities to compensate for the decline in traditional foodstuff farming. Source : Éditeur (via Persée) |
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Article en ligne | https://www.persee.fr/doc/caoum_0373-5834_1975_num_28_109_2723 |