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Revue | Les Cahiers d'Outre-Mer |
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Numéro | vol. 28, no 109, janvier-mars 1975 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Etudes
- Un problème de géographie médiévale : diffusion du maïs et traversée de l'Atlantique à l'époque précolombienne - Jacques Dupuis p. 11 pages Plusieurs chercheurs (notamment M.D.W. Jeffreys et Cari Sauer) ont essayé de prouver que le maïs était connu dans l'ancien monde avant les voyages de Christophe Colomb. A l'appui de leur thèse, ils avancent des textes de Valentim Fernandes concernant l'Afrique, de Pigafetta sur les Philippines, et de Pietro-Martire d'Anghiera concernant l'Andalousie et le Nord de l'Italie. Une étude générale des divers noms donnés au maïs suggère l'idée que cette céréale fut diffusée dans l'Ancien Monde par les Arabes, ou du moins par les musulmans, à partir de La Mecque. D'où l'hypothèse avancée par M.D.W. Jeffreys que les navigateurs arabes avaient l'habitude de traverser l'Océan atlantique longtemps avant Christophe Colomb ; mais cette affirmation soulève quelques problèmes techniques et il se peut que le maïs ait été introduit seulement par hasard dans l'Ancien Monde.A problem of medieval geography : diffusion of maize and crossing of the Atlantic Ocean during Precolumbian times. Several scholars (especially M.D.W. Jeffreys and Carl Sauer) have tried to prove that maize was known in the ancient world before the voyages of Christopher Columbus. To support their thesis, they bring chiefly forward texts by Valentim Fernandes concerning Africa, Pigafetta concerning the Philippines, and Pietro-Martire d'Anghiera concerning Andalusia and North Italy. A gene¬ ral study of the various names formerly given to maize suggests the idea that this cereal was spread through the ancien world by the Arabs or at least by Muslim people, and that the center of diffusion was Mekka. Hence the hypothesis brought forward by M.D.W. Jeffreys, that Arabic seafarers used to cross the Atlantic Ocean a long time before Chr. Columbus ; but this assertion raises some technical problems and it might be that maize was introduced only by chance into the ancient world.
- La croissance de Bangkok et le marché foncier - Alain Durand-Lasserve p. 38 pages L'étude de la croissance spatiale de Bangkok à l'époque contemporaine nous conduit à privilégier l'étude d'une zone particulière, la frange urbaine et d'un thème, le marché foncier. La méthode de travail utilisée associe étroitement pratique des enquêtes et photo-interprétation ; celle-ci rend possible une approche morphologique globale, permet d'établir des relations entre des phénomènes d'ordre morphologique et des phénomènes sociaux, de procéder à des généralisations. Si le marché des terrains entre propriétaires villageois se maintient, l'offre directe de terrains lotis, par cette catégorie de propriétaires, à des utilisateurs urbains, régresse face à la concurrence des grands lotisseurs : sociétés, administrations, particuliers de Bangkok. Ces lotisseurs occupent aujourd'hui une position charnière entre les propriétaires du sol agricole et les acheteurs de terrains urbains. Rythme et forme d'extension de la zone urbanisée dépendent directement du capital qu'ils peuvent investir et immobiliser, du niveau de la demande de terrains lotis, donc de la situation économique générale. Une relation très nette apparaît en effet entre l'accumulation de capital dans la métropole à partir du début des années 1950, le développement du marché des terrains et l'accroissement rapide du prix du sol urbain. Dès le milieu des années 1960 s'opère un mouvement de concentration du capital au profit des grandes sociétés soutenues par les banques. Elles se lancent dans de vastes opérations de lotissements et, plus récemment, de constructions très au-delà des limites de la zone urbanisée. Ces transformations qui s'expliquent largement par l'évolution socio-économique de la Thaïlande, influent elles-mêmes sur les structures de la société métropolitaine, provoquent une accélération de la mobilité résidentielle et donnent naissance à des formes nouvelles d'organisation et d'occupation de l'espace sur toute l'étendue de la frange urbaine de Bangkok.Spatial growth in Bangkok and. land, sales. The study of spatial growth in Bangkok during the contemporary period leads us to concentrate on the study of a particular zone, the urban fringes, and a single theme, land sales. The study method used involves a close association of survey practices and photograph interpretation ; this makes an overall morphological approach possible, enables the researcher to establish relationships between phenomena of a morphological nature and social phenomena, and with them to procédé to generalizations. If land sales among village proprietors continues, the direct offer of building plots by this category of proprietors to urban users is declining in face of the competition of the large developers : companies, governmental units, and private people in Bangkok. These developers today occupy a key position between the owners of agricultural land and the buyers of urban terrain. Development rythm and the form of extension of the zone urbanised depend directly upon the capital that developers can invest and tie up, and upon the level of demand of building land — thus upon the general economic situation. A very clear relationship appears, in fact, among the accumulation of capital in the government seat beginning with the start of the 1950's, the growth of the land market, and the rapid increase in the price of urban land. Beginning with the middle of the 1960's, there is a trend towards the concen¬ tration of capital to the benefit of large companies supported by banks. These companies undertook vast development programs and, more recently, have built far beyond the limits of the urbanized zone. These changes, which are easily explained by the social and economic growth of Thailand, in turn influence the structures of the metropolitan society, provoking an acceleration of residential mobility and giving birth to new forms of organization and occupation of space throughout the whole area of the urban fringes of Bangkok.
- La vie rurale de l'Ile des Pins (Nouvelle-Calédonie) - Jean-Pierre Doumenge p. 38 pages L'Ile des Pins appartient au territoire de Nouvelle-Calédonie. C'est un ancien platier corallien établi autour d'un bloc de roches ignées recelant du nickel. Sa population est à 97 % mélanésienne. Elle se subdivise en trois groupes d'importance inégale. Le plus nombreux s'est mis en place en plusieurs phases avant le XVIIIe siècle. Le second, à qui revient la grande chefferie, s'est installé vers 1700. Le troisième est arrivé en 1879 ; il s'agit d'un groupe de familles originaires de la côte ouest de la Nouvelle-Calédonie, qui ont participé de près ou de loin à la révolte de 1878. L'administration française a grandement affecté la vie rurale de l'Ile des Pins en y implantant un pénitencier pendant plus de quarante ans. La partition a entraîné des mouvements de population. D'autre part la présence d'une mission catholique au sud-est de l'Ile a provoqué le regroupement de l'ensemble de la population en une seule agglomération. Vao est actuellement le plus grand village mélanésien du territoire. L'activité agricole s'inscrit sur des périmètres définis bien avant l'arrivée des Européens. Les terroirs ont été conquis sur la forêt qui devait recouvrir originellement toute la plate-forme corallienne et une grande partie du massif minier. La surface agricole utile est évaluée à 2 073 ha en 1973. Elle s'inscrit dans une zone dépressionnaire au contact des deux unités géologiques. La tenure des terres a peu varié dans ses principes depuis plusieurs décennies : la copropriété est la règle ; mais l'exploitation est de plus en plus individualiste. L'Ile des Pins n'abrite aucune plantation commerciale comme c'est le cas en Grande Terre néo-calédonienne. Le système agricole encore en vigueur s'est constitué autour de la culture de l'igname, nourriture traditionnelle des Mélanésiens. Depuis plusieurs années, une part importante de la population adulte se consacre à des tâches extérieures à la vie tribale. En 1973, 215 adultes alimentent des migrations de travail ; 135 d'entre eux sont des salariés permanents en poste hors de leur île d'origine. Ces migrations provoquent un afflux de ressources monétaires, malheureusement très mal utilisées. Aussi l'Ile des Pins se vide-t-elle de sa population la plus active. La proximité de Nouméa, les hauts salaires des secteurs industriels et commerciaux encouragent l'exode rural. Et ce d'autant plus que dans l'immédiat aucune activité rurale n'arrive à compenser le déclin de l'agriculture vivrière traditionnelle.The rural life of the Isle of Pines. The Isle of Pines belongs to the territory of New Caledonia. It is an old coral plateau built round a block of igneous rock containing nickel. Its population is 97 % Melanesian. This population is divided into three groups of unequal size. The most numerous group settled in various periods before the 18th century. The second, to which the big chieftancy belongs, appeared towards 1700. The third arrived in 1879 ; it consists of a group of families that originate from the West Coast of New Caledonia and who participated in one way or another in the revolt of 1878. The French administration greatly affected the rural life of the Isle of Pines by establishing in it a penitentiary for more than forty years. This resulted in population movements. Furthermore, the presence of a Catholic mission in the southeastern sector of the island had the effect of regrouping the entire population into a single agglomeration. Vao is at present the largest Melanesian village in the territory. Agricultural activity is conducted in areas that were already delimited for farming long before the arrival of Europeans. Land had been reclaimed from the forests, which originally must have covered the whole of the coral plateau and a good part of the mineral massif. The useful agricultural area was estimated in 1973 to total 2,073 hectares. They are located in a low-lying region in contact with the two geological units. Land tenure has varied ilittle as respects manner since many decades : coproperty is the rule. But exploitation is more and more on a private ownership basis. The Isle of Pines has no commercial plantations, as is the case in New Caledonia's Grande Terre. The agricultural system still in widespread use is based on the growing of yams, the traditional food of the Melanesians. Since several years, a large part of the adult population devotes itself to tasks outside of the tribal life. In 1973, 215 adults were occupied in work elsewhere ; 135 of them are salaried employees whose jobs are located outside of their island of origin. These emigrations provide an inflow of monetary funds, unfortunately very badly utilized. Little by little the Isle of Pines is losing its active worker population. The proximity of Noumea and the high salaries offered by industry and commerce encourage rural exodus. And this is occurring at a time when there are no immediate prospects for new rural activities to compensate for the decline in traditional foodstuff farming.
- Un problème de géographie médiévale : diffusion du maïs et traversée de l'Atlantique à l'époque précolombienne - Jacques Dupuis p. 11 pages
Chroniques
Notes et comptes rendus
- Les bassins des fleuves Sénégal et Gambie, d'après P. Michel - Louis Papy p. 5 pages
Bibliographie
Une vue d'ensemble des pays méditerranéens d'aujourd'hui
- Isnard Hildebert — Pays et paysages méditerranéens. 1973, collection SUP - Marcel Larnaude p. 2 pages
Le Sud-Est de l'Angola
Les industries du Kenya
- Ogendo R. B. — Industrial geography of Kenya. 1972 - Serge Lerat p. 1 page
La construction des voies ferrées en Afrique centrale
- Katzenellenbogen S. E. — Railways and the copper mines of Katanga. 1973 - Serge Lerat p. 1 page
- L'U.E.R. de Géographie en 1974 - p. 2 pages
- La Société de Géographie et l'Institut d'Outre-Mer de Bordeaux - Louis Papy p. 2 pages