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Titre «  C'est la chaîne alimentaire, chacun prend pour lui.  » Économie quotidienne de l'extraction aurifère de petite échelle dans un village de Côte d'Ivoire
Auteur Muriel Champy, Anna Dessertine
Mir@bel Revue Afrique Contemporaine
Numéro no 277, 2024/1 L'or en Afrique : richesse ou malédiction ?
Rubrique / Thématique
Dossier : L'or en Afrique : richesse ou malédiction ?
Page 79-101
Annexes Graphiques
Mots-clés (géographie)Afrique Côte d'Ivoire
Mots-clés (matière)économie locale main d'oeuvre mine - gisement or organisation du travail redistribution des revenus rémunération rente ressources naturelles revenu
Résumé Cette contribution porte sur les nouvelles formes d'organisation du travail et de répartition des bénéfices dans le cadre de la mécanisation de l'exploitation artisanale et de petite échelle en Côte d'Ivoire. Ce pays a connu un boom aurifère plus tardif que ses voisins, notamment en raison de la prégnance historique de la culture de plantation. Lors de son expansion à partir des années 2013-2014, l'orpaillage – qui reste actuellement une activité largement illégale – s'est structuré autour de techniques d'extraction mécanisées. À partir d'enquêtes réalisées dans une localité située au centre de la Côte d'Ivoire, nous montrons d'abord que, à la différence de l'exploitation exclusivement artisanale, cette mécanisation a introduit davantage de spécialisation des activités et une augmentation des rémunérations fixes sous forme numéraire. Ensuite, nous insistons sur le fait que cette logique plus hiérarchique et inégalitaire ne remet pas pour autant en cause la persistance des opportunités individuelles, du fait d'un éthos assez tolérant à l'égard des détournements, mais aussi de la possibilité qu'offre l'activité d'accéder à des sommes importantes. Enfin, nous montrons en quoi la multiplication des points possibles de captation de la rente de l'or est à l'origine de la création d'une «  chaîne alimentaire locale  » de plus en plus dense et étendue, à mesure que l'investissement augmente et qu'une plus grande diversité d'acteurs est impliquée.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais This article analyzes how the mechanization of artisanal and small-scale gold mining in Côte d'Ivoire has led to reorganization of work and profit distribution. Côte d'Ivoire's gold boom came later than its neighbors', mainly due to the historical prevalence of plantation agriculture. During its expansion from 2013–2014, small-scale gold mining – which currently remains largely illegal – was immediately restructured around mechanized extraction techniques. Based on surveys carried out in a town in central Côte d'Ivoire, we first show that, unlike exclusively artisanal mining, mechanization has introduced greater specialization of activities and an increase in fixed cash remuneration. Secondly, we emphasize that this more hierarchical and inegalitarian logic does not limit the persistance of individual opportunities, due to a fairly tolerant ethos towards embezzlement, and to the possibility of accessing large sums of money. Finally, we show how the multiplication of possible points of rent capture emerging from orpaillage has created an increasingly dense and extensive "local food chain," as investment increases and a greater diversity of players become involved.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=AFCO1_277_0079 (accès réservé)